Une permission toute spéciale pour « Albert »
le droit à la photo sur mon « ronds bourrés »
Dans mon bureau, par terre, le long de ma table de travail, reposait mon « ronds bourrés »
« Tiens, quelqu’un a dormi ici. »
Ce n’est pas le premier qui s’empare de mon « ronds bourrés » aux mille couleurs, le dépose par terre et s’y endort. Enfants et petits-enfants y sont tous passés.
Depuis 1985 et jusqu’à peu, il était en permanence sur le dossier de mon fauteuil de travail. Je l’ai rapporté du Var, joli bourg de la région de Provence au sud de la France. Un groupe d’artisanes lectrices de mon magazine me l’a offert.
Les « ronds bourrés » sont formés de centaines de petites rondelles de coton bourrées de laines et reliées les unes aux autres par des points de couture. Son originalité? La variété des imprimés miniatures et leurs couleurs vibrantes servent originellement à fabriquer les vêtements des santons de Provence.

Dans mes bagages, j’avais pour mes amies du Var une murale en fléché.
Au Québec, le fléché est une technique de tissage aux doigts née du mariage d’une technique norvégienne apportée ici par les Normands et d’une autre technique, celle-là, Amérindienne.
La naissance de cette troisième technique, aux environs de 1750, est unique au Québec et se nomme la T.F.A.Q. (téfac) c’est-à-dire technique de fléché authentique du Québec.L’exécution de ce tissage ne demande aucun équipement spécial. Seuls les doigts manipulent les fils. Les fils de chaîne transformés en fils de trame à tour de rôle, changent en cours de duite pour former les motifs. Le type de motifs à inventer, le choix des fibres à utiliser et le genre de tissage à retenir sont illimités.