LA DIABLE SE LA COULE DOUCE
(Peter Jacobsen)
« Pourquoi ne pas profiter du décor, de l’étang et de l’abondance pour se reposer, se gaver, se rafraîchir, avant de reprendre notre route pour aller nicher dans le Grand-Nord », se disent les Bernaches du Canada. L’homme préfère que ce soit des outardes. Elles lui rappellent son enfance dans le Bas-du-Fleuve, sur les rives du Saint-Laurent. Moi, quand je les vois sur le golf, traverser le « faiway », je les appelle « les petites chéries ». Avouez qu’elles ont quand même du culot. Intrépides, elles s’arrêtent, attendent patiemment le passage de la voiturette du golfeur, puis reprennent leur petit bonhomme de chemin, « mine de rien ». Elles ont priorité. Qui oserait les brusquer?
Excellente fin de journée! Je vous laisse sur cette modeste petite créature, une clintonie boréale, qui au dire de Marie-Victorin, attire les ours à une grande distance par l’odeur du rhizome qui s’y dégage.
Arrivée sur le tertre de départ du 18e trou du golf le Géant, à Tremblant, émerveillée par la « vastitude » du décor, chaque fois, j’ai envie de chanter la très belle chanson de Gilles Vigneault :
J’ai pour toi un lac quelque part au monde
Un beau lac tout bleu
Comme un oeil ouvert sur la nuit profonde
Un cristal frileux
Qui tremble à ton nom comme tremble feuille
À brise d’automne et chanson d’hiver
S’y mire le temps, s’y meurent et s’y cueillent
Mes jours à l’endroit mes nuits à l’envers.
Ah les fraises et les framboises,
Du bon vin j’en ai bu,
Croyez-moi belle villageoise
Jamais j’en ai tant bu.
Marie, tu dégustes déjà de belles fraises, ici elles sont en fleurs. Nous devrons attendre à la Saint-Jean Baptiste pour les déguster. Nous les mangerons nappées de crème fraiche et de sucre du pays. Nous en ferons des tartes servies avec une glace à la vanille, des confitures pour la saison froide. Les plus gourmands prépareront des «shortcakes » aux fraises. Il s’agit de couvrir un gâteau à la vanille de fraises et de crème chantilly. Wow! Dessert idéal pour la diète
Au refuge, ce sont les chevreuils qui dégusteront nos petites fraises sauvages bien avant qu’elles soient mûres.
Bonne nuit!
Toujours dans mon sous-bois, au même endroit qu’en 2009, voici le rarissime sabot de la vierge albinos. J’ajoute pour le plaisir des yeux, des cypripèdes photographiés au Jardin botanique de Singapour.
Rappelons-nous que le cypripède ne renferme pas de nectar. Il attire les insectes par une odeur qui vient de l’intérieur. Une fois dans la fleur, l’insecte n’en sortira qu’en se faufilant dans l’un des petits canaux. C’est alors qu’il se couvre de pollen. Il fait de même sur une autre fleur. Si elle est une femelle, il laissera en sortant son pollen sur les stigmates.
Au plaisir de vous revoir dans le sous-bois.
Ma « tournée » matinale dans le sous-bois a porté fruit. Au même endroit, l’an dernier, fidèle au rendez-vous, il était là, le cypripède acaule, alias, sabot de la vierge rose. Il est notre orchidée québécoise. Ce chef-d’œuvre a mis plus de 15 ans avant de nous offrir sa première floraison. Incroyable! Quelle merveille et quelle chance de pouvoir admirer cette petite créature. À votre tour, le plaisir de le contempler.
Excellente fin de journée. je pars à la découverte du cypripède albinos.