Si une photo vaut mille mots?
Au sommet de Tremblant
C’est le septième ciel
Si une photo vaut mille mots?
Au sommet de Tremblant
C’est le septième ciel
Ce matin, il fait un temps de cocooning». Pour une fois, vous n’avez pas envie d’aller dehors. Un temps bruineux. Pourvu que cette bruine froide ne dégénère en pluie verglaçante». La météo nous parle de neige fondante, de redoux. Autant de mots qui vous sont familiers. Ajoutez le mot réconfortant qui invite à la lecture, à l’écriture, au classement de vos photos, au rangement de vos petites choses précieuses comme la prunelle de vos yeux.
La visite de votre adorable corneille interrompt ce temps de rêverie. Vite un croûton de pain pour elle. Vous lui lancez une invitation : «Cocotte viens manger! ». Elle est là, à portée de main, elle attend sa ration. Écureuils, mésanges, chardonnerets en font autant, se gavent de graines de tournesols et de miettes distribuées dans vos « boîtes à fleurs » suspendues et dénudées durant la rude saison.
Ludovic, votre branche de coudrier, votre météo personnelle, n’indique rien de bon puisqu’il affiche une mine grise, il se trompe rarement le pauvre, fixé à la merci des vents et des tempêtes.
Un regard vers lui et vous avez le temps qu’il fera dans les prochaines heures.
L’automne venu, vous avez sauvegardé deux géraniums avec ordre de fleurir votre hiver. Mission accomplie. Ils trônent devant la fenêtre. Regardez-moi ces merveilles gavées de bons soins des mains de votre jardinier (… de la fleur de l’âge) avec leurs jolies floraisons éphémères. Leur présence crée de l’ambiance et réchauffe les cœurs par temps de froidure.
En pensant à ces « réchauffe-cœur » vos G4, Arthur, 6 ans le 13 février prochain et Laïla, 5 ans le 11 août, sont venus sonner à la porte de votre refuge pour vous offrir leur photo de futurs élèves. Nicole votre Berrichonne rirait sûrement en vous entendant dire: « une photo, n’est-ce pas là, le plus beau cadeau au monde? »
Pour la naissance de Jade…
Nous sommes le dimanche 14 janvier 2018. Vous apprenez que Tanya, votre petite-fille, la petite chérie, très enceinte depuis un bon moment est admise à l’hôpital Saint-Jérôme. « Le travail est commencé » selon l’expression familière. Vous voilà plongée littéralement en attente comme l’est l’homme de votre vie. Spontanément, cela vous incite à parcourir d’un balayage de mémoires votre « généalogie du présent » entretenue avec passion.
Heureux, émus, figés par le temps suspendu, vous revivez à deux, les heureux moments qui ont accompagné les naissances de vos trois enfants; de vos neuf petits-enfants et enfin celles de vos six arrières.
Pour subir l’attente, pour étoffer les réflexions, pour calmer le temps qui prend tout le temps qu’il faut, vous le comblez d’une foule d’anecdotes entassées au creux de vos plus précieux souvenirs.
Les heures coulent interminablement. Vous et l’arrière- grand-père tournez en rond. Impossible d’entreprendre quoi que ce soit.
9,42 pm, ce même dimanche qui a pris une éternité dans son quotidien dominical, vous recevez un MMS accompagné d’une splendide photo d’un papa tout nouveau tenant la petiote dans ses bras. Puis, un appel de Nicolas et de Tanya, les heureux parents vous annonçant la naissance de Jade, un poupon de 8.04 livres . C’est l’euphorie.
Le temps qui vous sépare de votre visite à la nouvelle maman ne court plus assez vite pour vous.
Pour la septième fois de votre carrière de grand-mère, vous coifferez le titre de bisaïeule. Même si l’appellation est pour le moins « âgeuse » pensez-vous.
Qu’importe, à chaque nouvelle naissance dans les catégories G3 ou G4 pour (3e ou 4e génération) vous « tripez » (le mot est d’usage) vous avez la nette impression de ne jamais avoir cessé de vous multiplier.
Ce que vous omettez de dire. Pour tuer le temps, c’est d’avoir chaussé vos skis pour quelques descentes en attendant l’heure des visites à l’hôpital et enfin voir la binette de votre nouvelle arrière-petite-fille, la cajoler, et féliciter les heureux parents.
La vie de Jade repose dans vos bras. Moment inoubliable.
Tanya est rayonnante.
Vous jetez un œil sur votre fille. La grand-mère l’est tout autant. En une seconde, votre mémoire bascule et du coup, vous revivez la joie de sa naissance, comme si c’était hier. Éblouissante de cette fierté de nouvelle maman, Tanya lance un: «Grand-maman, si nous prenions une photo de nous quatre pour ton blog : les quatre générations de mère en fille».
Vous ne demandez pas mieux.
En tenant votre arrière-petite-fille amoureusement, vous pensez: Pas besoin de donner naissance pour se sentir une maman, il suffit de prendre un enfant dans ses bras et de le serrer contre sois. Le tour est joué. Parole de bisaïeule.