
C’était Pâques avec ses odeurs de printemps, ses cloches revenues de Rome le jour d’avant; ses jonquilles et ses narcisses qui tendent leurs corolles vers les premiers rayons d’un soleil réchauffant.
C’était Pâques, jour tant attendu depuis le Premier de l’an, pour savoir enfin des parents, si le « Trésor » qui naitra en juillet au sein de la tribu, sera un garçon ou une fille.

Ce sera un garçon prénommé Thomas, nous annoncèrent Maryse et Anthony. Les rubans bleus ont gagné le pari contre les rubans roses, car il était convenu que la tribu porte au poignet, ce jour de Pâques, le ruban à la couleur de sa prédiction. Nous avons levé nos verres aux futurs parents.

C’était Pâques avec ses coutumes,

ses rituels, son brunch aux parfums de traditions; fèves au lard, gratin dauphinois de l’Ancêtre, jambon à la bière et à l’érable;

sa tablée aux 27 couverts et sa brigade

qui en met plein la vue avec son savoir-faire et ses incontournables œufs «bénédictine».
C’était Pâques, sa bonne humeur, ses éclats de rire,

ses «te souviens-tu?» adressés affectueusement; ses jeux improvisés, souvenirs des autrefois entassés pêle-mêle dans sa mémoire, que l’on ressort pour les revivre comme si c’était hier:

Bulles de savon pour les tout-petits,

jeux de société pour les autres.



Pour les sportifs, sauts à la corde, pour les gamins et gamines, balles de neige à qui les lancerait le plus haut pour atteindre la cheminée.

C’était Pâques 2016, avec les milles secondes magiques
que vit une tribu tricotée serrée,

avec ses histoires,

ses complicités,

ses entraides, ses anecdotes,

ses joies et ses peines, ses petits et grands bonheurs,

et ses images, que l’on dépose au fil des ans dans ces sortes de boîtes imaginaires et que l’on se remémore plus tard, beaucoup plus tard.

Le défilé de nos trois témoins inattendus, interrompant les jeux d’une tribu devenue soudain silencieuse et étonnée, vaut bien la plus spectaculaire des tombées de rideau.
Dans les archives, on écrira Pâques 2016.