UN MATIN DE SOUVENANCES

TIQUILIA NESIOTICA, une plante des Îles Galapagos

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Ces jours qui te semblent vides
Et perdus pour l’univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts.
La substance chevelue
Par les ténèbres élue
Ne peut s’arrêter jamais,
Jusqu’aux entrailles du monde,
De poursuivre l’eau profonde
Que demandent les sommets.

 

Extrait de : « Palme » de Paul Valéry

 

 

NOUVELLES DE L’ÉCLOPÉE

Bulletin de nouvelles de votre éclopée,

Un temps de printemps à Tremblant. Je dévore, des yeux, la montagne qui ne m’a jamais paru aussi belle. Mardi, J’ai compté vingt-deux chevreuils (Cerfs de Virginie) réclamant leur dessert : moulée à la mélasse à saveur de pomme. Depuis, des centaines d’oiseaux voltigent tout autour du refuge et viennent se nourrir de graines de tournesol, de millet, de chardon. Hier nous avons eu la visite d’étrangers. Ils étaient une bonne dizaines à se précipiter dans ma boîte-à-fleurs pour se gaver. Nous croyons qu’il s’agit d’une variété de moucherolles. Les « résidents de ces lieux » poursuivront leurs observations et recherches sur le sujet.

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Mardi, les membres de Ski Bon Âge, étaient de passage à Tremblant. Ils eurent une journée exceptionnelle. Conditions de neige impeccables, soleil mur à mur, température clémente à souhait. Bref, tout ce qu’il faut pour apprécier et savourer les plaisirs de l’hiver dans un climat de franche camaraderie.

Vous devinez bien qu’ils furent nombreux skieurs et skieuses,  enchantés de la journée, à rendre visite à leur « éclopée » à l’heure de l’apéro. L’amitié n’a pas son pareil dans les circonstances. Il faut voir la carte qu’ils m’offrirent, remplie à plein cœur de messages, de pensées, de souhaits. Un merci, gros comme ça, à vous tous.

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L’énigme du moment. : Comment je m’y prenais pour monter les 17 marches qui me conduisent à l’étage, à l’heure du repos. N’ayant pas droit, pour les trois prochains mois, d’utiliser les béquilles (marchette et chaise roulante seulement,) il m’a fallu trouver une façon sécuritaire de monter et de descendre au besoin. N’ayant pas la connaissance de la lévitation, je dus me résigner à une pratique moins spectaculaire. Merci à Louise d’avoir gaiement accepté de se prêter à l’exercice. Vous devinez bien que le rituel quotidien est salutaire. Je suis en train de me « faire des bras » dirait le prof. d’éducation physique, en guise d’encouragement.

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La dame à la carte.  J’ignorais au moment de livrer une touchante note sur mon blog que, quelques jours plus tard, je deviendrais celle qui, à son tour, recevrait une avalanche de cartes aux enveloppes timbrées France. L’émotion était à son comble. Je l’ai dit et je le répète, ce lien d’amitié virtuel inimaginable qui anime blog50,  fut comme un baume réconfortant.

Espérant de tout cœur me retrouver dans les Ardennes en juin prochain, je retourne à ma réalité quotidienne armée de courage, de patience, et d’espoir.

UN PARTAGE AMICAL

 

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Je voulais partager avec vous, la splendeur de ce bouquet d’amitiés.

Comment faire lorsque l’on est clouée sur son fauteuil avec la permission de se déplacer péniblement et uniquement en marchette, pour les besoins essentiels?

De la chaise au lit, appareil photo à portée de main, en position d’équilibre,  je parviens à monter un petit décor pour la photo. Le plaisir qui m’envahit me fait oublier ma malheureuse précarité. Je m’enthousiasme. Les yeux rivés sur l’ensemble floral, « clic-clac » dirait Françoise. Je « shoot » abondamment pour reprendre l’expression de l’observateur nature en train de capter le vol de l’épervier. « Attention! prudence » me rappellerait le Grillon. Ravie du résultat de ce premier exploit de l’éclopée, me revient en mémoire l’Ode à Cassandre de Pierre de Ronsard pour l’avoir récitée au temps de ma jeunesse folle.

Mignonne, allons voir si la rose…

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.,

Las ! Voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Ronsard ne se doutait pas,  que quelqu’un, un jour  prendrait soin de la vieillesse, avec de miraculeux petits pots de crème.

DU LIT À LA CHAISE…

Du lit à la chaise et de la chaise au lit et ce sans GPS

Coucou c’est moi de retour au bercail. Merci, mille mercis du fond du cœur. Vos voix, vos paroles réconfortantes et chaleureuses, vos cartes de souhaits belles à tirer les larmes furent pour l’éclopée, que je suis, un baume inestimable.

Une descente sur une piste hors pair, dans un paysage féérique, conditions de neige exceptionnelles, premières traces damées, comme on les aime à 8 h du matin. Soleil radieux qui lèche la neige. « Grand-maman on fait du ski ensemble » L’homme, le fils Patrick, Tanya et Nicolas. Que souhaiter de plus à une grande mère?

Ligne de pente, courts rayons, contrôle de vitesse. Christian notre formateur de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada et Jean-Claude notre dynamique chef moniteur seraient ravis. J’ai l’impression de flotter sur la neige. Arrivent le faux plat et un amoncellement de neige durcie, glacée. Je prends la première bosse, la deuxième suit immédiatement. La tête dans les nuages, je n’ai pas vu l’embûche. Mon ski ne se détache pas.

Arrive la tribu qui était derrière moi. Viennent rapidement les patrouilleurs, Voilà une tranche de mon récit.

On me transporte à la clinique que nous avons sur place. Le diagnostic est clair : le tibia. Non, non je ne peux le croire. Je connais la suite : hospitalisation, chirurgie, convalescences, physio. Incapable de verser une larme. La déception est trop grande. Plus grande que la douleur qui m’envahit sournoisement.

Voilà. La malheureuse jambe est protégée, donc en mesure d’effectuer le trajet Tremblant-Hôpital du Sacré-Cœur situé Montréal. C’est mon choix. « Si vous allez immédiatement et sans manger, vous serez peut-être opérée ce soir. »  L’opération eut lieu mercredi dans la nuit.  Vendredi, le 10 février, je recevais mon congé.

Me voilà au bercail, dans ma maison de toujours. Dans mon décor réconfortant. L’homme est près de moi. Trois mois de prise en charge et trois autres mois de physio. Il me reste à planifier ce temps d’arrêt, le meubler, le nourrir, l’inventer pour lui donner un sens. Nous verrons.

Votre amitié est inestimable. Je vous retrouve en pensée, je ne m’éloigne pas de vous tous. C’est merveilleux les technologies de la communication. C’est vital dans des moments semblables. Je vous reviendrai.  Cette note m’a demandé beaucoup d’énergie, mais je suis heureuse de vous la livrer avant d’aller dormir.

Première journée à l’ordi.

Bonne nuit, non sans ces deux magnifiques photos du « bouton de bottine » et de la petite famille en devenir, Nancy et Guillaume..

Le petit bonhomme est né le 13 février. Si je peux remettre la main sur mes photos des premiers soins de mon accident, je vous les livrerai demain. Je vous embrasse très fort et je retourne au lit.

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LA DAME À LA CARTE


Février le frileux, sans éclat avec son visage de carême. Février l’entre-deux, sans les milles bougies du « temps des fêtes » et sans les jonquilles du temps pascal.

Hier soir, avant de sombrer dans le sommeil, je pensais à l’histoire de cette vieille dame enveloppée dans sa solitude qui téléphonait chaque semaine le pharmacien pour qu’on lui livre certaines petites choses et aussi une belle carte de souhaits qu’il fallait, selon ses recommandations expresses, choisir avec beaucoup de soin.

À la pharmacie, on supposa que cette cliente avait un très grand nombre d’amis pour expédier ainsi, une telle quantité de cartes jusqu’au jour, ou sans le vouloir, elle dévoila aux yeux du livreur un amoncellement de cartes de souhaits, celles-là même qu’elle se faisait livrer.

La dame qui n’attendait plus personne dans la vie avait déniché quelqu’un à attendre « sur commande ».

Février, n’est-il pas aussi le mois, de la « Saint-Valentin ». Une lettre, une carte que vous n’attendiez pas, qui arrive comme ça, par un matin de brume, une enveloppe que l’on ouvre fébrilement pour y lire un « je pense à toi ».

Joyeux weekend à tous!

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