Du fin fond de vos entrailles surgit le plus spontanément du monde cette réponse sans compromis. Mon chéri! J’essuie donc je pense. Les yeux de l’homme ont soudainement atteint une démesure jusqu’alors insoupçonnée. Du jamais vu.
Ce qu’il ignorait?
Au petit matin, avant même de dresser la liste de vos multiples œuvres serviles dont est constitué l’ordinaire de votre journée, vous étiez déjà plongée dans votre Magasine favori, tout juste livré dans votre boîte aux lettres, vous proposant un Test affriolant intitulé:
Dans quel temps vivez-vous? Passé, futur ou présent
Question pour le moins intrigante qui capte votre attention, qui a le don d’éveiller votre curiosité, de vous éloigner de vos petits boulots, de vos corvées journalières, de vos blablablas inutiles et de succomber à la tentation et de vous demander pour sûr, dans quel temps vit votre adorable petite personne. Ne sait-on jamais? D’après vous, y aurait-il un temps plus favorable qu’un autre?
Le temps de parcourir le questionnaire composé d’une cinquantaine de suggestions et de cocher celles avec lesquelles vous vous accommodez bien, celles qui rejoignent vos valeurs, votre façon de voir la vie, avouez que le résultat de l’examen en vaut l’effort.
À bien y penser, vous auriez pu demander à l’Homme, votre psy du dimanche, l’observateur compagnon, dans quel temps vit sa meilleure moitié. Dans le présent par sa façon d’agir, dans le passé, à ruminer les j’aurais dû, dans le futur, à rêver à ce que l’avenir vous fait miroiter.
À vrai dire, vous préférez contempler vos modestes semailles pointant leur fragile brin de vie vers le premier rayon d’un soleil matinal: ou bien, nourrir vos mésanges, sittelles et chardonnerets qui ne cessent de se coltailler autour des mangeoires ou alors, saluer votre biche familière au regard irrésistible, accompagnée de son Bambi, beau à faire damner le plus irréfutable chasseur, la saison venue. Ou mieux encore. craquer d’émerveillement en caressant du petit doigt cette merveille de la nature qu’est la minuscule grenouille (rainette verte) blottie dans le creux de votre main, grâce à Fiona, votre petite fille, en train d’apprivoiser sa grand-mère, tout en lui transmettant une part des connaissances acquises, quand ce n’est pas sa passion pour ce qui est de traiter et soigner les animaux.
Pourquoi je ris? Le questionnement m’aura servi.