LES LIVRES D’HÉRAIME

Héraime nous a dressé une belle liste de ses livres favoris. J’ai osé ajouter mon commentaire à la suite des vôtres lui demandant quel livre il choisirait s’il devait en conserver qu’un seul.
La question m’amène à réfléchir à mon tour. Lequel je choisirais parmi les plus attachants, les plus stimulants, les plus « nourrissants », les plus précieux parce que dédicacés si, à mon tour, j’avais à me dépouiller d’eux et en conserver qu’un seul.
Belle question par temps froid.

UN FROID TENACE – CE SOIR – 28

Merci à vous tous. Vos commentaires me réchauffent en ce temps de froidure.
Quelques réponses à vos questions :
Même à – 28° et – 30°, mes chevreuils ne craignent pas le froid et nous visitent plusieurs fois par jour. Ils sont très familiers et je les caresse abondamment. L’hiver, je remarque que leur poil est devenu très dense et recouvert de gras qui laisse au touché et sur les mains, l’impression d’un enduit de lanoline.
Mon buck vient de perdre ses bois.

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Mon fanfaron, celui qui regarde par la fenêtre, préfère manger dans ma main plutôt que dans la mangeoire. C’est à ce moment que je m’offre le plaisir de le caresser, il se plie à mon caprice.

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Et pendant ce temps-là, les mésanges, les geais bleus et les pics mineurs se gavent de gras et de graines de tournesol.

BBRRRRR à -34°

Je vous souhaite un excellent week end et une température plus clémente que celle de mon coin de pays.

Une pensée optimiste en passant:
« Le bon côté des choses, aussi vieux que l’on puisse être,
c’est qu’on est toujours plus jeune qu’on ne le sera jamais »

« LES ANODINITÉS » DE JOHN

Votre meilleure amie vous téléphone et, machinalement, vous demande : « Qu’est-ce que tu fais de bon? »
Vous avez envie de rétorquer comme le fait jOHN, le copain de votre mari à qui l’on pose la question : « je ne fais que des anodinités »
Si vous cherchez dans le Larousse, le Robert, le Flammarion ou le Hachette, « anodinité », n’existe pas. Ce mot anodin est une pure invention de l’illustre copain de l’homme de votre vie. À l’entendre mordre dans chacune des syllabes, vous comprenez vite que l’ex-PDG qui a connu ses heures de gloire veut plutôt dire: « je ne fais rien de valable. »
Depuis le premier jour de votre retraite, la parenté, les amis, les voisins, le boulanger, votre garagiste et même le curé de la paroisse ne peuvent vous croiser sans vous poser cette sempiternelle question : « qu’est-ce que tu fais de bon? »
Oseriez-vous répondre que vous vous amusez follement; que vous faites du sport, de la lecture, de la peinture, du bénévolat; que vous êtes le chauffeur désigné de vos petits-enfants; que vos rendez-vous et ceux de votre moitié chez le médecin, le dentiste, l’optométriste, l’acupuncteur et autres spécialistes du genre vous occupent abondamment?
Si l’on vous demandait « qu’est-ce que tu fous dans la vie maintenant que tu ne travailles plus? » au lieu de : « qu’est-ce que tu fais de bon? »
Avouez que ce serait peut-être plus dérangeant! De toute façon, vous n’avez pas envie de cultiver un sentiment de culpabilité et encore moins un complexe d’infériorité.
D’ailleurs, oseriez-vous dire que vous jouez au bridge; que vous participez à des forums de discussions; que vous consacrez des heures à archiver vos milliers de diapos conservées pêle-mêle dans des tiroirs; ou que vous vous égarez dans des recherches infructueuses pour retrouver vos ancêtres lointains ou que vous rédigez vos mémoires.
Surtout, n’allez pas révéler que vous êtes internaute, que vous « chattez » ou que vous êtes blogueuse, on doutera de votre emploi rationnel du temps, de ce temps qui passe et que vous ne voyez pas passer une fois rivée à votre écran.
Le comble, c’est lorsque l’on ajoute « as-tu des projets? » à la question bébête : « qu’est-ce que fais de bon? »
Il y a bien le pèlerinage à Compostelle dont vous rêvez depuis des lunes; le voyage à Dubai que vous planifiez depuis que vous avez vu la piste de ski intérieure, dans Paris Match et sur le Web; la rénovation de votre salle de séjour qui est en train de devenir un cinéma-maison. Peut-on appeler ces activités des projets, quand vous songez aux moindres projets que vous avez réalisés au cours de votre vie active?
Une fois à la retraite, les mots, les expressions ne veulent plus dire tout à fait la même chose. Juste à penser aux mots vacances et travail…
Revenons à la question : « qu’est-ce que tu fais de bon? »
En « roulant » vers votre rendez-vous (l’un de vos conseils d’administration sur lesquels vous êtes administrateur — je n’aime pas administratrice) vous décidez de faire le bilan de votre journée qui a débuté à sept heures. Pourquoi sept heures? Parce que justement, à sept heures, vous déposiez l’homme de votre vie à la bouche de métro (un rendez-vous matinal) lui évitant ainsi les embouteillages et la recherche d’un stationnement au métro et au centre-ville.
Trop tôt pour le banquier qui vous attend à neuf heures, vous profitiez de ces quelques moments de grâce pour retourner vivement à la maison, visiter votre blogue et lire vos messages, concernant votre réception annuelle à la « cabane à sucre. » (70 invités)
Le temps file. Heureusement que vous êtes branchée en permanence et, qu’à tout moment, on vous attrape sur votre cellulaire. (Même lorsque vous êtes sur un autre continent.)
Les transports en commun ramènent l’élu de vos rêves (il vous en a informé sur votre cellulaire évidemment) vous étiez donc là, à temps, pour l’accueillir.
Il est déjà midi. En amoureux et pour gagner du temps, vous choisissiez d’aller chez votre indien préféré manger un succulent curry Madras.
L’incorrigible auteur des anodinités, ajouterait volontiers à votre vocabulaire de retraitée, l’expression « en disponibilité » (couramment utilisée dans le monde de l’enseignement)
Vous êtes « disponible ». À 16 heures, vous vous pointiez à l’école pour cueillir comme une fleur, votre petite-fille adorée, la conduire chez l’orthodontiste, puis à la « clinique voyage » pour ses vaccins (le Pérou l’attend, elle et d’autres élèves de sa classe) et delà, vous reconduisiez le Trésor à la maison.
Dix-huit heures. L’assemblée mensuelle de votre conseil d’administration débutera dans quelques minutes. Heureux de vous retrouver, devinez ce que votre président s’empressera de vous demander après la bise et le « serrement de pinces »
.
« T’as l’air en forme, qu’est-ce que tu fais de bon ces temps-ci? »
Gageons que vous reprendrez votre souffle pour lui murmurer à l’oreille : je ne fais que des anodinités.

LE PREMIER PETIT BONHEUR 2009

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Pour la première fois de votre vie de couple (52 ans bien sonnés), vous vous retrouvez seuls pour accueillir la Nouvelle Année. Pas que vous soyez abandonnés par votre tribu, la parenté ou vos adorables amis. Dans le passé « vous receviez » comme disait votre mère. C’était chez vous qu’avait lieu le « party ». Vous y déployiez tous vos talents d’hôtesse, de cuisinière et tout votre amour. Au fil des ans, vous vous étiez donné, une sorte d’engagement moral de ne pas laissez tomber cette tradition.
Cette année, la veille même du Nouvel An, à l’heure de l’après-ski et de l’apéro chez des amis forts sympas, enivrée par l’ambiance du temps des fêtes qui règne dans la pièce, tandis que le bon vin fait son chemin, les remords remontent à la surface. Vous découvrez du coup que quatre couples d’amis sur cinq sont seuls pour trinquer sur les 12 coups de minuit. Vous passez à deux cheveux d’ouvrir toute grande votre porte. La voix vous manque. Je ne vous ai pas encore dit, que vous et l’homme souffrez d’un mal de gorge sur le point de dégénérer en laryngite et quoi encore et, ce que vous ne savez pas, c’est que dans l’heure qui suivra, vous serez devenus complètement muets. Pire, « complètement malade » comme dans la chanson.
Au retour, dans votre « refuge pour âme », n’écoutant que votre sagesse habituelle, vous vous retirez sous la couette, à l’heure ou la population entière se fait une beauté. Là , dans les bras l’un de l’autre, vous sombrez dans un sommeil profond.
11 h 58. Non! Vous ne rêvez pas. C’est la sonnerie du téléphone. Une délicieuse voix vous interpelle : « Grand-maman nous traversons chez toi accueillir la nouvelle année ».
Vous avez perdu la voix, mais vous n’avez pas perdu vos réflexes. Vous voilà hors du lit, debout à l’entrée.

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Sur les 12 coups de minuit, sans voix, mais les yeux remplis de joie, vous avez sablé le champagne avec deux des amours de votre vie.
Si je vous ai raconté cette anecdote, c’est surtout pour vous faire voir les photos d’un moment inespéré et inattendu. Un moment débordant de tendresse de la part de nos petites-filles Sinead et Monika.
C’est ainsi qu’à minuit et quelques secondes, nous vivons notre tout premier petit bonheur 2009.