CRABILLOU, AUREVOIR

Ce soir j’ai l’âme à la tristesse

L1040028-1.JPG

Le départ de Crabillou  ne nous laisse pas indifférents. Sa présence parmi nous, son adieu teinté d’espoir.

En évoquant l’absence de Crabillou, j’aurai en mémoire son : « Que te sert de dormir si tu ne rêves point… » moralisateur, intransigeant, stimulant aussi.

Les notes qu’il nous confie en héritage me touchent profondément. Ce deuil, que je partage avec chacun de vous me rappelle que je fais parti de votre grande famille bien que je sois si loin de vous tous. C’est un privilège qui m’est donné et que j’apprécie du fond du cœur.

Dans le deuil, je me réfugie dans le silence pour relire Khalil Gibran  évoquant le mystère de la mort : « Faites confiance aux rêves, car c’est en eux qu’est cachée l’entrée pour l’éternité. »

Ce soir j’ai l’âme à la tristesse.

OÙ SONT SES LUNETTES?

 

L1040037.JPG

Comment passer sous silence le séjour au refuge de la sœur de Boby , par conséquent, belle-sœur de l’hôtesse. Vous vous souvenez? C’est la Floridienne octogénaire qui « bouffe » des kilomètres, parcourant la belle province dans tous les sens, sous prétexte que c’est sa dernière fois.

Ce matin, oubliant son grand âge, nous avons pensé qu’elle avait besoin de se dégourdir les jambes. Nous l’avons donc entrainée, allègrement, dans le sentier de la Chouette qui nous mène à la Diable, notre rivière préférée. Une bonne heure aller-retour d’embûches et de montagnes russes.

Aidée d’un bâton de pèlerin, je pensais à vous, tout en marchant attentivement pour ne pas trébucher sur une souche ou glisser sur une roche mouillée.

L1040041.JPG

 

La preuve? Je vous ai cueilli des bleuets, petits, mais gorgés de soleil.

L1040040.JPG

Je vous offre ce que je crois être une splendeur : un chardon en fleur.

L1040045.JPG

J’aurais souhaité vous adresser une note sur cette écorce de bouleau.

« Où sont mes lunettes? » Je ne vous parle pas du livre fantastique de Nicole de Buron. Je vous parle de ma belle-sœur qui au retour de notre randonnée, une fois déchaussée et assise sur le divan, s’écrit d’une voix de tragédie grecque : où sont mes lunettes? La question est lancée. La pèlerine doit reprendre la route dans une heure. Elle n’a pas ses lunettes. Devant le fait accompli, Colombo, dans sa sagesse coutumière propose à ses deux acolytes un : retournons à la rivière (60 minutes aller-retour) ajoutant du même souffle la question classique :

« Où penses-tu les avoir perdus? »

Il n’en fallut pas plus pour que j’éclate de rire.

L1040047.JPG

 

Dommage! Au bout du compte, nous n’avons pas trouvé les lunettes, mais j’ai cueilli un arbre pour vous. Je le planterai en souvenir de la bloguinade 2011 et de la visite de ma belle-soeur Mabel.

 

 

UN SECRET BIEN GARDÉ

Je lis, je ris. Je relis, je pouffe de rire.  À rire et à lire vos commentaires et le feuilleton en train d’être rédigé avec humour et intrigue, je revis les moments inoubliables de notre deuxième bloguinade. Depuis notre retour qui fut mémorable et digne de la série « Juste pour rire », je suis vouée au silence. Il faudra bien qu’un jour, j’obtienne de l’homme, la permission de raconter, de fond en comble, notre périple rocambolesque de Besançon à Montréal, non! de Lyon à Montréal. Allons! rectifions, je dis bien de Besançon à Montréal. Le premier « circuit » du genre en 55 ans de mariage. Et pourtant, comme le Petit Prince nous en avons vu des couchers de soleil ou des clairs de lune.

Ce n’est pas grave pour autant, puisque le temps me manque et que nous sommes en orbite ou presque, depuis que l’avion « salvateur » s’est posé sur la piste Pierre Elliot Trudeau à la date inscrite sur notre agenda.

Une fois à bon port, à peine rentrés dans notre chez-nous de tout repos, il y eut l’annonce d’un décès inattendu. Celui de ma « vieille » et adorable cousine; puis, une visite attendue, celle de ma belle-sœur floridienne de 82 ans, qui a conduit son bolide en solitaire de Miami à Tremblant, (22 heures) dans le but de sillonner la province d’est en ouest et du nord au sud, rien de moins, prétextant que c’est son dernier voyage en Terre québécoise. Suivirent trois jours de golf intensifs, avec nos amis golfeurs de haut niveau, façon de changer le mal de place, aurait dit ma belle-mère qui, selon elle, n’avait jamais tort. Au bout du compte, l’arrivée de Monika accompagnée de sa maman et de sa sœur cadette allait nous remettre sur la route.  Cette visite nous l’attendions éperdument depuis son retour vers son pays natal, la Hongrie, il y a deux ans de cela.

Notre trio touristique au centre, entouré de Anthony, Sinead et de Tanya et Cindy L1040005-2.JPG

On se souviendra de la jeune étudiante qui a fait un séjour d’une année dans la famille de Cindy et Claude.

Comme tous les touristes du monde en visite chez nous, l’attachant trio voulait voir Montréal, Toronto, les Chutes Niagara, Tremblant pour revivre les meilleurs moments, la Vieille Capitale; son Château Frontenac haut perché sur le cap Diamant,  ses Plaines d’Abraham, théâtre de cette fameuse bataille du 13 septembre 1759, qui changea le cours de notre histoire; sa chute Montmorency nommée ainsi par Samuel de Champlain en 1603 en l’honneur de Charles de Montmorency, vice-roi de la Nouvelle-France; Sainte-Anne de Beaupré, sa basilique et ses miracles; la région de Charlevoix,

L1040020.JPG

sa Baie-Saint-Paul et son Massif, La Malbaie et son Manoir Richelieu, puis, à Saint-Siméon, la traversée du Saint-Laurent (80 minutes entre la mer et l’eau douce ou presque) pour enfin accoster dans la région du Bas-du-Fleuve, à Rivière-du-Loup, et remonter vers Montréal en passant, entre autres,  par le pittoresque village de Saint-Jean-Port-Joli, capitale de l’artisanat, criblée d’artistes, de peintres, de sculpteurs et de restos gourmands, faire halte à Montmagny fondée en 1646 berceau de notre chauffeur désigné (l’homme)  et également berceau de mes ancêtres les Couillard-Desprès et les Couillard de Beaumont.

L1040014.JPG

C’est sous une pluie torrentielle que nous avons « roulé » de Rivière-du-Loup à Montmagny connu pour le vaste refuge d’oiseaux migrateurs (outardes et sarcelles) et de là, à Montréal, où la métropole nous attendait avec ses 38 degrés torrides et son soleil de plomb réapparu pour nous accueillir.

Le lendemain nos touristes marathoniennes reprenaient la route vers New York, cette fois guidées par Cindy et Claude, Sinead et Tanya pour ensuite s’envoler vers Budapest et j’imagine, reprendre leur souffle.  Pour ce qui est des guides de fortune, ils rejoindront la tribu dans quelques jours, à Cap Hatteras, à 18 heures de route de leur coin de tout repos, pour y vivre supposément le farniente et respirer l’air du large.

Sous l’influence de la mer, du sable et du soleil, le fier Sicambre cèdera peut-être à mon ferme désir  de vous raconter de long en large ce retour au bercail cahoteux et imprévisible suite à une bloguinade inoubliable.

LE FUSIL À PATATE

 

 

L1030979.JPG

Si vous avez eu le bonheur d’avoir un grand-père « ratoureur » comme celui qu’a eu André, le père de Monsieur Gendre, vous avez surement eu la chance de recevoir en héritage un « fusil à patate ».

 

Un jour, à l’occasion d’une fête où chacun s’y donne à cœur joie, racontant des anecdotes et souvenirs d’enfance; André, faisant l’éloge de son « fusil à patate » nous promit d’apporter le trésor et nous offrir une démonstration de son engin de guerre, le fusil à patate..

L1030973.JPG

 

Hier soir, l’occasion étant propice, l’héritier s’amène et, fièrement, dépose l’arme sur la table. « Voilà mon fusil à patate », dit-il d’un ton vainqueur comme s’il avait gagné la bataille des Plaines d’Abraham.

 

Un bardeau de cèdre et une plume d’oie, voilà l’essentiel des matériaux nécessaires pour confectionner le joujou et en faire une arme redoutable. Nous voilà tout pantois devant ce qui pourrait être n’importe quoi sauf une arme de conquête.

L1030978.JPG

« Maintenant, allez me chercher une patate » on ne refuse pas un ordre quand il vient d’un homme armé.

Le commandant attaque le tubercule d’une main ferme et le taille en tranches minces, juste la bonne épaisseur. C’est ici que la science balistique entre en jeu. C’est au tour de la plume d’oie de jouer son rôle, celui de canon tandis que le bâtonnet taillé dans le bardeau, devient chargeur et détenteur.L1030975.JPG
L1030983.JPG

L1030976.JPG

 

Sous le regard de ses spectateurs conquis, étonnés d’entendre ces projectiles percutants, André, notre artilleur émérite, fait revivre ce jour-là, le « fusil à patate » de son grand-père.

COUCOU C’EST MOI LA COUSINE

Juste un tout petit coucou matinal.

L1030937.JPG

Grande nouvelle! Nous serons une fois de plus arrières-grands-parents.

Dans l’heure qui suivit notre arrivée au bercail, 20 h heure locale, Guillaume, notre filleul et Nancy nous ont annoncé la venue d’un bébé pour février prochain. Une nouvelle Fraîche comme vous pouvez voir. Nous avons crié de joie. Du fait, je gagne 3 à 2, la course à « l’arrière-grandmèria » contre Marie, mon amie de toujours.

Une panne de TGV et 3 heures de retard nous ont valu de rater notre avion.  Grâce au saint patron des voyageurs, j’ignore son nom, nous avons trouvé deux petits sièges sur le vol suivant vers Montréal. Durant la traversée, nous avons fermé les yeux pour mieux revivre ces heures inoubliables et combien chaleureuses passées en votre compagnie. L’amitié était au comble.

Merci Gilbert et Françoise et à vous tous, semeurs de joie et d’amitié.

L1030848.JPG
L1030849.JPG
L1030922.JPG