SAINT-CÔME, UN DIAMANT DE GLACE DANS UN ÉCRIN DE MONTAGNES

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À 1 h 30 de Montréal, Saint-Côme, un joli village de 2,205 âmes (sans compter les résidents saisonniers), situé au cœur de la région de Lanaudière, prépare fébrilement son 27e Festival de Sculptures sur Glace.
Dans les jours qui précèdent l’ouverture des festivités, par des froids frôlant souvent les moins 40 Celsius, on peut admirer, devant les résidences de la rue principale, des artisans emmitouflés jusqu’aux yeux, affairés à terminer leurs majestueuses sculptures au destin éphémère.
Si vous arrêtez pour les féliciter, en retour, pour vous réchauffer, ils vous offriront « un p’tit coup de caribou. » Une boisson d’homme selon les dires de ma grand-mère.

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« On compte plus de 200 sculpteurs », me dit Caroline du bureau d’accueil touristique. « Ce sont les villageois qui deviennent artistes pour les besoins de la cause. Le métier et la passion se transmettent de génération en génération: mon oncle et son neveu sculptent un monument chaque année. »
Caroline est fière de me rappeler que « Saint-Côme en glace » est un fabuleux projet collectif et que la population entière met la main à la glace BÉNÉVOLEMENT précise-t-elle.
Dans quelques jours, plus d’une soixantaine de pièces colossales, sculptées dans des blocs de glace de 1,80 m³ brilleront de tout leur éclat et feront l’admiration et l’étonnement de milliers de visiteurs. (On en attend environ 80,000 cette année encore.)
Le lac artificiel long d’un kilomètre, propriété d’un résident, fourni annuellement à ses sculpteurs près de 1,132 m³ de glace. Entre le lac et les sculptures étalées sur la place publique, il aura fallu déplacer plus d’un million de kilos de glace.
Saint-Côme, est fier de ses citoyens et de leur succès et s’enorgueillit de compter autant de talents.

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« …Mais demande-leur de construire une tour, ils se conduiront comme des frères. » Cette pensée de Saint-Exupéry n’aura jamais été aussi véridique qu’à Saint-Côme.
À visiter: http://www.stcomelanaudière.ca
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QU’EST-CE QU’UN GARS »

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WILLIAM, NOTRE PETIT-FILS
Situé entre l’innocence toute fraîche du nouveau-né et la dignité de l’adulte, se trouve une créature merveilleuse qu’on appelle un GARS.
Bien que de différentes tailles, poids et couleurs, tous les gars de la terre ont une même raison de vivre : celle de goûter pleinement chaque seconde de chaque minute de chaque heure de la journée…
Des GARS, on en trouve partout, au-dessus, en dessous, alentour, grimpant, roulant, sautant…
Les mamans les aiment; les filles, elles, les détestent; les frères et les sœurs les tolèrent; les adultes les ignorent et…le ciel les protège.
Un GARS, c’est une vérité sur une figure…toute sale; c’est de la beauté, avec des doigts pleins d’encre; c’est de la poésie avec de la confiture dans les cheveux. Un gars, c’est l’espoir de demain…avec une grenouille dans le fond de sa poche.
Un GARS, c’est un composé : il a l’appétit d’un cheval, la fougue d’une bombe atomique comprimée, la curiosité d’une belette, l’ambition d’un ministre, l’imagination d’une fourmi, l’audace d’un pompier…Et quand il entreprend quelque chose, il a les mains « pleines de pouces »…
Parmi les choses qu’il aime, il y a la crème glacée, la sauce B.B.Q., Noël, les « contes », les gens d’en face, l’eau, partout où l’on en trouve, les « cow boys », son père, les fanfares et les voitures de pompiers…
Parmi les choses qui ne l’attirent pas outre mesure, on peut citer : l’école, les devoirs du dimanche, les livres sans image, les cravates, les leçons de musique, les filles, les brosses à dents, les adultes…et l’heure du coucher.
Personne d’autre ne s’amuse autant, avec le vent, un chien, un ruisseau. Personne d’autre qu’un GARS peut enfouir dans une seule poche, un canif rouillé, une moitié de pomme, trois pieds de corde, un tire-pois, une boulette de substance inconnue, et un véritable appareil supersonique avec compartiment secret.
Un GARS, c’est une créature magique. Vous pouvez le chasser de votre atelier, mais jamais de votre cœur. Vous pouvez l’éloigner de votre journal, mais jamais de votre esprit. Mieux vaut démissionner… Il est votre patron, votre dictateur, votre bourreau et votre maître.
Mais, le soir, quand vous rentrez à la maison, avec votre bagage routinier de tracas et d’espoir, un GARS, ça peut remettre tout à neuf, avec deux simples petits mots au pouvoir magique : « Salut p’pa!… »
(Adaptation de « What is a boy? » de Alan Beck par Lucien Brien”

LA SOUPE EST PRÊTE…


Ce matin, les moineaux grelottent. Il fait – 20 C° dehors. Dans la maison, il y a des odeurs de soupe qui mijote lentement.
Une soupe réconfortante qui vous réchauffe les tripes et le cœur.
Une soupe comme ma mère la faisait.

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Revenus dans le beurre: carottes, rutabaga, céleri, chou d’hiver, oignons rouges, oignons jaunes, jeunes feuilles de céleri, persil, ciboulette et ail.
Le tout mijote ensuite dans un beau bouillon de poulet.
Quand les légumes sont à moitié cuits, j’ajoute les vermicelles et une boîte de tomates en dé.
C’est le moment d’apporter la petite touche personnelle de ma mère :

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Pour rehausser la saveur : une cuillerée à table de sauce Worcestershire, une cuillerée à thé de poudre de cari, un tant soit peu de curcuma.
Sel et poivre frais moulu au goût et une généreuse cuillerée à table d’herbes salées du Bas-du-Fleuve. Nous en trouvons maintenant dans le commerce.
Goûtez!
Vous l’aimez?
Tirez-vous une bûche, je vous sers une belle assiettée de soupe fumante.

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Bon appétit!

POUR LES AMOUREUX DU BOIS

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Pour les amoureux du bois, de sa beauté, de ses essences, de la vie qu’il porte dans sa fibre, recevoir une pièce unique des mains de celui qui l’a façonnée est un cadeau du ciel.
Mais attention! Si, par mégarde, vous tombez en amour avec l’une de ses créations, pour la posséder, vous devez la gagner et non l’acheter. André Sabourin ne vend pas le fruit de son minutieux travail, car chaque pièce lui demande quarante à cinquante heures de passion et de patience. Elles n’ont donc pas de prix. Son plaisir est de les offrir à l’occasion d’un tirage par exemple ou en guise de remerciements ou alors, simplement pour semer du bonheur, entretenir l’amitié.
« Les gens qui les reçoivent semblent tellement les apprécier. »

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Le skieur, le golfeur, le sportif retraité, libre comme l’air a d’abord suivi des cours de sculpture à l’École du meuble. L’artisan qui sommeillait en lui a vite bifurqué, délaissant son premier choix, pour expérimenter une avenue originale, celle de créer des objets à partir de multiples essences de bois aux couleurs variées.
Ses outils? Un vieux tour à bois industriel et des ciseaux. Le résultat repose entre les mains du créateur : choix de la forme, des proportions, de l’usage qu’on en fera, des nuances variées de ses retailles de bois qu’il collectionne précieusement à la manière de la couturière. André demeure à l’affût de variétés « rares » parfois de la taille d’une éclisse qui, une fois taillées, collées, sablées à l’infini puis vernissées feront de l’objet un véritable chef-d’œuvre doux au toucher comme de la soie.
Modeste comme pas un, André me dit en regardant son vieux tour à bois « si un tourneur professionnel me voyait faire, il se moquerait de moi. »

LA CAMARADERIE DE L’APRÈS-SKI.

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Tandis que nos skieurs-marmitons s’en donnent à cœur joie,
sur un air d’opéra de Jesse notre italien,

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La brigade des cuisinières en congé donne le ton sur une note de circonstance.
Est-ce toi qui laves la vaisselle?
Est-ce toi, est-ce toi ou ce n’est pas toi?
Si c’est toi, n’attends pas qu’on t’appelle,
Lave donc la vaisselle et trempe tes doigts.


Avouons que le plaisir n’a pas d’âge!

POÉSIE PAR TEMPS GRIS

LES BATEAUX

Ils restent au port, ou ils affrontent le gros temps :
Les bateaux sont à notre image, capables
De dérisoires clapotis ou de grands voyages.

Je connais des bateaux qui restent dans le port,
De peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port,
À ne jamais risquer une voile au dehors.
Je connais des bateaux qui oublient de partir,
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
Leur voyage est fini avant de commencer.
Je connais des bateaux tellement enchaînés,
Qu’ils ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter,
Pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter!
Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux,
Affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu,
Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.
Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini,
De s’épouser encore chaque jour de leur vie,
Et qui ne craignent pas, parfois, de s’éloigner,
L’un de l’autre un moment pour mieux se retrouver.
Je connais des bateaux qui reviennent au port,
Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils,
Quand ils ont partagé des années de soleil.
Je connais des bateaux qui reviennent d’amour,
Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour,
Sans jamais replier leurs ailes de géants,
Parce qu’ils ont le cœur à taille d’océan.
Chanson de Mannick

SKIEZ SI M’EN CROYEZ, N’ATTENDEZ À DEMAIN…

Six beaux sourires récoltés à l’issu de notre journée de formation annuelle dispensée par Pierre Godbout, moniteur et formateur Niveau 4 de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada

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De gauche à droite : Pierre Godbout, notre formateur; Jean-Claude Grégoire, responsable de l’équipe, Michel De Bellefeuille, Bob, « l’homme de ma vie », Pierre Martin, ma petite personne et Jean-Claude Laverdure.
Absent de la photo, Michel Samson, notre huitième moniteur.

En subissant le temps qu’il fait aujourd’hui : neige abondante; rafales; bourrasques de vent,
j’ai envie de vous raconter une aventure vécue justement, sous un climat semblable, entre Noël et le Jour de l’An, il y a deux ans de cela.
Un bon matin, sur recommandation de Jean-Claude Grégoire, « niveau 2 » responsable de l’équipe de moniteurs de « Ski Bon Âge », l’homme de ma vie décide, que lui et sa moitié (la moitié, c’est moi) s’inscriront au programme de certification de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada « niveau 1 » (premier des quatre niveaux de l’AMSC).
(Ski Bon Âge est une Association regroupant des skieurs retraités soucieux d’améliorer leurs habiletés et leur performance en ski alpin)
« À cœur vaillant, rien d’impossible » J’abonde dans le sens, sans toutefois oublier que nous avons atteint un âge presque canonique. L’homme de ma vie n’a pas l’air d’y penser. Il est aux oiseaux. Déjà, il se voit moniteur, entraînant dans la poudreuse sa bande de sexagénaires aux jambes d’ados.
L’aventure débute le 26 décembre 2005. Un lendemain de Noël. Vous avez compris le pourquoi du lendemain de Noël? — les étudiants sont en congé scolaire
Accompagnés de Pierre Martin, notre copain dans la très jeune soixantaine, nous nous retrouvons donc au beau milieu de quatre-vingts ados prêts à vivre quatre jours de formation intensive et rigoureuse.
Le chef formateur réunit d’abord ses ouailles pour un « briefing » accompagné d’une vidéo démontrant les dernières techniques de ski alpin.
Les « jouvenceaux » sont là, assis par terre. Nous en faisons autant. « Ils se sont sûrement trompés de salle », pensent-ils en nous voyant parmi eux.
Quatre quadragénaires ayant raté l’examen de passage l’année précédente s’ajoutent au peloton. En nous regardant d’un air hautain pour ne pas dire dédaigneux, le plus costaud a l’audace de souffler aux autres : « On ne doit pas être dans le bon groupe » Sa remarque condescendante me glace le sang..
Durant ces quatre jours de formation, qu’il neige ou qu’il grêle, visibilité réduite ou pas, pistes damées ou glacées, rien n’arrête les formateurs qui prodiguent sans relâche les conseils et les exercices d’enseignement.
Les journées se terminent à seize heures. Crevés, nous rentrons rapidement au bercail (quarante-cinq minutes de route).
Chaque soir, nous aurons à rédiger un compte-rendu de nos apprentissages, répondre à un long questionnaire et mémoriser le vocabulaire d’enseignement.
Le premier soir, il est vingt-deux heures lorsque je termine « mes devoirs » À cet instant même, j’ai envie d’étriper l’homme de ma vie.
À notre âge qu’avons-nous à prouver? Hier encore, j’avais l’impression d’être une bonne skieuse. Rater l’épreuve me prouvera le contraire et me décevra profondément. Les larmes me montent aux yeux.
Le deuxième soir, c’est au tour de mon invincible à se remettre en question. Il appréhende l’échec.
“C’est normal ” confirme Jean-Claude rejoint au téléphone « ça ira mieux demain ».
Les jours se suivent. La confiance reprend du poil de la bête. Les jeunes loups nous regardent différemment. À bien y penser, nous avons l’âge de leurs grands-parents. Notre assiduité et notre détermination les impressionnent. Dans la force de l’âge, nos quatre compères ne font plus bande à part. Nous sommes là avec le même objectif qu’eux : réussir .
Arrive le quatrième jour. Rassemblés au sommet de la montagne, nous voilà égaux dans l’épreuve, indépendamment de l’âge, nous aurons à exécuter les mêmes niveaux de difficulté sous le regard intransigeant des formateurs placés dans le parcours.
À la seizième heure du quatrième jour : victoire! L’homme de ma vie, Pierre le copain et moi avons réussi le programme de certification de l’AMSC. Mission accomplie aurait dit William notre petit-fils au moment de recevoir notre carte officielle et notre précieuse médaille.
Plusieurs nouveaux médaillés nous félicitent avec enthousiasme : “Men vous êtes cool! À vous voir aller, on aimerait devenir aussi bon que vous » heureusement, ils ont la gentillesse de ne pas ajouter : « quand on aura votre âge ».
J’ai failli fondre comme neige au soleil. Oubliant le froid, le vent, un matin de grésil, les efforts et le stress, je me suis dit en la portant à mes lèvres : à mon âge (il faut bien l’admettre), cette médaille n’a pas de prix.

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Merci aux Jean-Claude Grégoire, Jean-Claude Laverdure et Pierre Lacroix qui nous rappellent constamment que l’âge n’est pas un obstacle au plaisir de vivre intensément.
Comme nous le rappellera cette année notre formateur Pierre Godbout : « les aspects les plus appréciables de notre rôle de moniteur sont : la satisfaction d’aider des skieurs à progresser, et avoir le plaisir d’observer leur progrès, leur sourire et les étoiles dans leurs yeux. »