Ah! Comme j’avais hâte de vous retrouver, de vous parler de ces moments d’extase, d’émerveillement, de contemplation, de réflexion, de découverte, d’enchantement vécus, savourés, jour après jour. Avant de vous livrer quelques images, permettez que je vous raconte.

La photo de cette petite boule de vie enveloppée de duvet, là, à portée de regard, à portée de main, et nommée frégate ne serait pas sur mon blog n’eut été de la générosité et de la compassion d’une dame attentive à mon désarroi.
Première escale : Quito, Équateur, 2,800 m d’altitude, à 24 km de la capitale éternellement printanière se trouve la ligne de l’équateur. (Mitad del Mundo). Comment résister à l’appel de s’y rendre, occasion unique, et d’y mettre un pied dans chaque hémisphère. Jusque-là, tout va. Mon appareil photo fonctionne à bloc. Il ne me quitte pas d’un poil. Clic-clac dirait Françoise la comtoise
Le lendemain, départ pour les îles Galapagos sur les pas de Darwin. Dix jours de rêves en perspective, sur un yacht promettant une expérience inoubliable. Pour ne rien rater, question photo, par précaution, mon « Moby Dick me propose de recharger durant la nuit, la pile de mon appareil pour éviter son exténuation.
Désastre! Catastrophe! Il constate que le chargeur n’est pas compatible. Nous sommes en pleine mer et notre destination n’est pas propice à l’achat d’un chargeur, ou à la rigueur, d’un nouvel appareil photo. Comment avons-nous pu faire une pareille erreur? Je vous épargne les détails. À ce point, mon histoire serait trop longue et sans intérêt.
Je suis en déconfiture, atterrée, déboussolée, c’est le cas de le dire. Ce n’est pas le moment de faire un drame. Pourtant, j’ai besoin de partager cette épreuve, car s’en est une,véritablement. Mon Robinson lance un appel. Peut-être y a-t-il parmi les 16 passagers à bord, l’un d’eux ayant un chargeur compatible? Une dame s’approche de moi. “Je vous comprends. Visiter les îles sans appareil est inimaginable. J’en ai un deuxième. Si vous pouvez insérer votre carte mémoire dans l’un, je vous la prêterai pour la durée du séjour dans les Îles. Une fois au Pérou, vous trouverez bien une solution.”
“Vous êtes un ange”, m’exclamai-je. Vous vous rendez compte? Cette dame ne me connait pas et m’offre, comme si rien n’était de me prêter cet objet aussi précieux que la prunelle de ses yeux. Émue, soulagée, ne m’attendant nullement à un dénouement semblable j’ajoute : « Vous ne pourrez jamais imaginer la valeur, la beauté de votre geste. J’ai un blog et dès mon retour, je raconterai. Au fil des jours, elle me confia être travailleuse sociale dans son pays, la Hollande.
Sachant que la destination suivante était le Pérou avec son incontournable Machu Picchu, sa Vallée sacrée, son lac Titicaca et ses Îles flottantes, son vol au dessus des lignes de Nazca, sachant aussi qu’il nous faudra trouver une solution, vous vous demandez surement comment s’est terminée cette malencontreuse histoire d’appareil photo numérique, de chargeur et de pile.
Un soir, enchantés de notre journée, bercés par la houle comme dans la chanson, mon bricoleur de mari décide de passer aux actes et de prendre le taureau par les cornes, c’est-à-dire, de s’attaquer au chargeur, au risque de le jeter à la poubelle en cas d’échec et de procéder à une intervention majeure, et ce, à l’aide d’une pince à épiler les sourcils et quelques minis outils hétéroclites. Il fallait y mettre le temps. L’homme est armé de patience. ‘Ça marche! S’écrie le voyageur devant l’éternel’.
À cette dame qui m’a fait confiance en me prêtant son appareil, une fois de plus je lui dis merci. Grâce à sa générosité, j’ai des centaines de photos irremplaçables et des moments de joie intenses comme quoi, pour semer du bonheur, pour consoler dans l’épreuve, il suffit souvent d’être attentive à l’autre et de poser un geste.
Merci Madame Ineke Stuyver
Bonne nuit à vous tous