Mois : novembre 2012
UNE LEÇON DE CHOSE
Nicolas, Sinead, Tanya et Rachel, les mains à la tire
L’invention de la tire Sainte Catherine (dite tire à la mélasse) viendrait de Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal. On dit que c’était sa façon d’attirer les jeunes indiens et les instruire d’où l’appellation « tire ». Selon l’historien jean Provencher, dans les 4 saisons de la vallée du Saint-Laurent, la dénomination viendrait tout simplement du fait que le mélange d’ingrédients à cuire, puis refroidi, est étiré (de préférence au froid) aussi vivement et aussi longtemps que possible.
Maman serait heureuse de savoir que sa petite-fille Cindy perpétue la tradition de confectionner de la tire à la mélasse le jour de la Sainte-Catherine, le 25 novembre.
UN RÉVEIL GIVRÉ
Mais peut-être demain le grand flambeau des cieux
Fera fondre les Fleurs du givre racieux,
Et tout ce vaste éclat de prodige et de rêve
Devra s’évanouir comme la lueur brève
D’un espoir qui, parfois illuminant nos jours,
Brille quelques moments et s‘éteint pour toujours.
Le Givre (extrait)
Poésie de William Chapman
Excellente semaine à vous tous
« Le meilleur moment de la vie, c’est toujours maintenant »
DES BOTTES À TALONS HAUTS
Que souhaiterais-tu recevoir à l’occasion de ton anniversaire demande la grand-mère de Rachel (sa (presque-femme de petite-fille). Elle est belle votre pitchounette, « bien tournée » dirait votre père. Hier encore, elle ne vous allait pas à la taille. Aujourd’hui, elle vous mange des pommes sur la tête.
« Une sortie genre grand-mère et des bottes d’hiver à talons hauts » lance la demoiselle avec enthousiasme.-Si vos dix charmants orteils, coiffés de vernis à ongles et, discrètement coincés dans vos bottes d’automne (talons hauts) pouvaient raconter à quoi ressemblent leurs ébats sur la glace fraîche, dans la neige fondante, dans la giboulée… vaut mieux pas!- vous imaginez déjà? (Pas vos orteils) votre petiote, à son tour, enfoncée dans la neige jusqu’aux genoux (la “souffleuse ” ayant lancé son « Or blanc » dans votre entrée de maison) sans parler des matins de verglas aux trottoirs transformés en patinoires. Ne risque-t-elle pas de se retrouver les quatre fers en l’air. Vous en savez quelque chose. Les conseils n’étant pas là pour être suivis, silence la grand-mère en talons hauts.
Si c’était héréditaire cet attrait pour les talons hauts? À bien y penser, vous n’avez jamais vu votre chère maman, sans ses talons hauts. Même à l’heure du grand ménage, plumeau à la main, elle était grimpée sur ses ergots. En regardant trottiner sa légitime, votre paternel répétait à mie voix : “S’il fallait que l’un des talons quitte la semelle… Un jour, à l’épicerie, Dame mère renverse le pied, exécute un pas de voltige et fait le Grand écart au contact du sol. “Vous feriez mieux de changer de «godasses» ma p’tite dame, vous tiendriez mieux la route” lui souffle à l’oreille un sympathisant septuagénaire chaussé d’Adidas.
Pour revenir au désir de la pitchounette, qui refuserait une demande du genre? « Les grands-parents ne sont-ils pas des usines à cadeaux?” rappelle à l’occasion votre chère vieille amie. Les bottes à talons hauts sont «tendance» cette année. Vous n’aurez pas à arpenter la Saint-Hubert du Nord au Sud pour décrocher le modèle rêvé. Vous vous souvenez du festival des robes de bal? Comment ne pas revivre ce moment privilégié qui n’a pas de prix? (Sauf celui des robes qui dorment à jamais dans leur placard).
Le festival des robes de bal
Catégorie Humour-15-10-2006
JOURNÉE DE LA GENTILLESSE
Dire que j’ai vécue cette journée sans savoir que c’était celle de la gentillesse.
Il faut que je vous raconte. Nous sommes au refuge. Dix-huit degrés au thermomètre, un ciel bleu à faire pâlir les nuages. Une brise ensorcelante. Sentant mes ailes se déployer, j’annonce à l’homme, la tête plongée dans sa généalogie : « Je vais faire quelques courses au village. » Je monte dans la voiture, je choisis Claude Dubois et son « Si Dieu existe » que j’écoute à tue-tête tandis que je roule. En route, sur ma gauche, il y a ce splendide lac, comme un miroir. C’est beau! C’est beau! chanterait à plein poumon notre Ginette nationale. Et vous savez qui s’y mire? Notre Massif Tremblant, de À à Z. C’est à couper le souffle.
J’entre dans le village. Merveille! On a « sorti » les décorations de Noël. J’ai bien mentionné les décorations de Noël et non les décorations d’hiver. (Les mots pour le dire…). En sortant de la chocolaterie, deux dames m’abordent souriantes et me posent, sans préambule : » Madame si vous pouviez, quelle faveur demanderiez-vous à Dieu? »
Je devine qu’elles appartiennent à une congrégation, qu’elles font leur boulot et je me dis. « Rien ne presse, je serai gentille et je me prêterai à leur exercice “de recrutement.”
Mais avant d’aller plus loin, vous voulez, savoir ce que j’ai répondu aux dames? La santé, pour pouvoir continuer à admirer les splendeurs qui nous entourent, car c’est beau ici. Elles étaient d’accord.
Par souci d’honnêteté, j’ajoute : “Je suis coriace et je vous le dis : à chacun sa vérité. Mais j’aime bien vous entendre”. Ce fut une rencontre très agréable et joyeuse. En regardant ma provision de chocolats, que je portais à bout de bras, mes deux dames sont reparties avec l’idée d’offrir des calendriers de l’avent à leurs petits-enfants. Pourquoi pas? C’est l’esprit de Noël après tout…
Deuxième arrêt, le marché d’alimentation. Dans le rayon des légumes, chaque fois que l’on s’arrêtait devant mon panier, enviant mon spectaculaire épi de choux de Bruxelles (le dernier à l’étalage), j’en profitais pour vanter ma recette : Saumon et choux de Bruxelles grillés à l’érable » un délice, rien de moins. De quoi leur mettre l’eau à la bouche ajoutant gracieusement la façon de faire et la liste des ingrédients que je connaissais par cœur.
Il fait beau, le ciel est toujours aussi bleu et la brise aussi agréable, pourquoi ne pas aller jeter un coup d’oeil du côté de la petite boutique devant laquelle je passe des centaines de fois sans jamais m’y arrêter.
« Je me présente en demandant à la dame : vous permettez que je m’offre le plaisir de visiter votre boutique pour découvrir les nouvelles tendances de la mode? » Au fil de la conversation, j’apprends qu’elle habite le vieux village de Tremblant, qu’elle adore la musique et les concerts. Nous parlons des prochains événements, de la neige à venir, du temps des Fêtes, de nos familles. Sur un au revoir amical, je reprends la route, le sourire aux lèvres, me promettant d’y remettre les pieds.
En longeant les golfs le Diable puis le Géant, plus vert que jamais, rêveuse, je me dis : c’est remarquable de voir combien les gens sont gentils, sans même douter que c’était la journée de la gentillesse.
Le soleil descend à l’horizon, les nuages sont revenus et le lac frémis.
UN PERPÉTUEL RECOMMENCEMENT
Un dimanche saupoudré de neige à Tremblant. Le petit déjeuner est servi au refuge :
moulée et pommes pour le faon.
Arachides pour les geais bleus,
graines de tournesol pour les sittelles à gorge blanche.
L’écureuil roux vient chercher sa ration de biscottes
sans compter sur la présence du « gros noir » qui bouffe la part des autres.
Petit-déjeuner, geste d’amour
Ces gestes que l’on pose inlassablement.
Ces gestes que l’on reprend sans cesse
Parce qu’ils ressemblent à la vie
Parce qu’ils nous rappellent la vie
Gestes qui remontent à la nuit des temps
Gestes familiers mille fois repris.
Je vous souhaite une semaine débordante de petits bonheurs et je vous offre ces fleurs d’automne.