LES VOEUX DE LA TRIBU

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En ce lendemain de premier jour de l’année, avant même d’avoir formulé ma «résolution du Nouvel An», sans savoir si elle tiendra le coup, figée et rêveuse devant notre photo de famille 2019, imprégnée de calme et de silence où seul le crépitement d’une bûche dans l’âtre se consume, j’en suis à me demander 

« Qui suis-je, moi pour éprouver tant de bonheur en contemplant une pareille photo?

Une femme qui célébrera avec l’homme de sa vie leur 63e anniversaire de mariage d’ici peu? maman de trois admirables enfants? grand-maman de neuf petits-enfants, de sept merveilleux « arrières », une huitième étant sur le métier et par surcroît acceptée par d’attachants conjoints.

À la pensée d’imaginer ce qu’il a fallu à tous, pour se regrouper le même jour, à la même heure, à la minute prêt, de s’entasser pèle-mêle, coude à coude dans cette rassembleuse escalier qui mène à l’étage; de prendre une place sans cacher l’autre ou sans disparaître derrière un plus vieux, un plus grand, un plus fort; sans réclamer quoi que ce soit de l’espace convoité; accepter de se prêter aux désirs des uns et des autres, offrir son plus beau sourire sans le perdre à attendre, patienter sans broncher, le temps du déclic de l’appareil photo, seul témoin de cette traditionnelle et irremplaçable photo de notre tribu. Dixième des neuf autres fixées à jamais dans l’histoire et le temps.

Qui suis-je moi? Sinon la blogueuse cherchant l’inspiration  pour trouver les mots et vous livrer nos Vœux les plus chers. C’est en contemplant notre photo que je les trouve.

 

Que 2019 soit pour chacun de vous

 La plus chaleureuse, la plus rassembleuse 

 La plus mémorable des années,

Et que ce Souhait vous accompagne 

Dans la sérénité et la paix.

 

Comment ne pas justifier l’absence de Maryse et Anthony, les futurs parents et de Thomas qui attend sa sœur très bientôt, la huitième de la G4.

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GRAND-MAMAN C’EST À TON TOUR…

Le jour de votre anniversaire, chaleureusement entourée de votre tribu, Iseult,votre petite-fille vous informe qu’elle est en train de vous écrire, précisant qu’elle voudrait que son message soit publié sur votre Blog.

À votre insu, votre visage trahit votre malaise. Iseult pressent votre hésitation. «Grand-maman, depuis toujours tu nous regardes  vivre, c’est à mon tour de te regarder vivre. Je voudrais que tu publies ma note sur ton Blog. Tu parles souvent de nous, tu racontes des anecdotes à notre propos. D’ailleurs, j’aurais aimé intituler mon texte « Grand-maman c‘est à mon tour de te regarder vivre » je n’ai pas osé.

L’argument est de taille. Votre petite-fille est maintenant une ado. Sa réplique vous impressionne et vous questionne. Vous ne voulez pas la décevoir. Si elle vous demande cela, en bonne grand-mère, croyant connaître votre petite-fille, vous soupçonnez qu’elle a sûrement une bonne raison».

Quelques jours plus tard, vous recevez le courriel en question intitulé : « Texte de Bonne fête pour ton blog »

Vous ne vous attendiez pas à ce vibrant hommage. Profondément  impressionnée par la qualité de la narration, vous pressentez l’aveu que votre petite-fille livre entre les lignes. Vous saisissez votre cellulaire. « Iseult, je suis émerveillée et touchée à la lecture de ton message. Dis-moi, qu’est-ce qui t’a amenée à poser ce geste épistolaire? Comment en es-tu arrivée là? »

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Sans l’ombre d’une hésitation, elle vous répond; «Grand-maman je lis ton Blog. À la suite d’une suggestion de Françoise la Comtoise, l’une de tes fidèles amies blogueuses, tu as réussi à   publier 26 notes, chacune ayant pour thème une lettre de l’alphabet. Je me souviens! Tu me confiais avec enthousiasme que, pour chacune d’elles, tu dévorais les pages concernées de tes nombreux dictionnaires; tu épluchais savoureusement les mots les uns à la suite des autres; tu trouvais l’exercice un pur délice, un jeu fantastique».

« C’est à ce moment que j’ai décidé de faire comme toi grand-maman,  d’écrire et aussi comme tu le dis si bien de faire de mon dictionnaire mon livre de chevet. »

Cette fois, l’argument de la petite fille a gain de cause et raison de la grand-mère comblée. C’est à ce moment que vous acceptez de partager cette joie avec Françoise, la cousine de Franche-Comté et de reproduire bien humblement le contenu du texte de Iseult.

Texte de Bonne fête pour ton Blog

Bonjour, mon nom est Iseult. Je suis la plus jeune Walsh de la troisième génération de notre tribu. Aujourd’hui, pour la première fois depuis des lustres, un texte sera écrit à propos de ma grand-mère Pierrette Parée-Walsh. Le 14 septembre 1931, une femme extraordinaire a rejoint notre monde. Cette femme se nomme Pierrette. Personne ne le savait à ce moment, mais Pierrette allait devenir une auteure extraordinaire, une mère merveilleuse, une grand-mère exceptionnelle et une arrière-grand-mère formidable. Ma grand-mère m’inspire énormément. Elle a voyagé le monde, elle a suivi sa passion, elle a influencé tous ceux qu’elle rencontre, elle met du bling partout où elle va, mais surtout, elle apporte de la joie à tous ceux qui l’aime et qui ont la chance de la côtoyer une fois par année comme ceux qui la voie tous les jours. Pierrette est une femme exceptionnelle âgée de maintenant 87 ans, surprenant je le sais elle a l’aire d’en avoir bien moins. Elle est une femme active qui fait encore du ski en hivers et du golf en été. Elle est un symbole de passion, de persévérance, de beauté, de douceur, d’amour et de compassion. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle et j’espère ne pas le découvrir bientôt.

Ma chère Grand-maman, je t’adore énormément. J’adore cuisiner avec toi, danser avec toi, rigoler avec toi et même t’aider à faire le ménage, car le simple fait d’être en ta présence me comble de bonheur. J’espère te rendre fière de la personne que je vais devenir. On t’aime grand-maman et l’on ne veut surtout pas que tu l’oublies.

Bonne fête
Iseult ta petite-fille qui t’adore.

            

JOYEUSE FÊTE DE MÈRES FLEURIE, SUCRÉE ET ENSOLEILLÉE

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« Mon premier message sur le web.

Je suis Jade, j’ai quatre mois, la dernière-née de la tribu. Je suis au resto., dans les bras de mon arrière- grand-mère.

Au grand bonheur de mes bisaïeuls, nous sommes déjà sept moussaillons de la G4. (4e génération) Julien, Charlotte, Ella, Arthur, Laila, Thomas et moi Jade. À nous sept s’ajoute

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notre cousine de France (Manon tête de pioche), la poupée de bois d’adoption, faite main, précieux souvenir d’une « bloguinade» du côté de Franche Comté et de la cousine blogueuse, Françoise la Comtoise.

À l’occasion de la fête des Mères, le 13 mai et au nom de mon Arrière, je souhaite à toutes les mamans, les grands-mamans; les mamans et les grands-mamans adoptives; les mamans par amour et les arrières:

Une joyeuse fête des Mères fleurie, sucrée et ensoleillée

Gros bisous et un câlin de ma part. »

Jade

LA VIE À TIRE-D’AILES

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Aujourd’hui, vous êtes au bercail,  la maison de toujours. Vous êtes assise devant l’écran de votre « ordi » et chaque fois que vous tournez la tête, côté fenêtre, il y a cette adorable petite boule de plume, blottie contre le carreau qui vous regarde «c’est à n’en pas croire vos yeux ».

Répondant à votre appel et Fasciné comme vous par la présence de ce frêle moineau gris, l’homme de votre vie  propose de faire le grand ménage annuel du nichoir, fixé à portée de regard, au mur de votre maison, et cela depuis des lunes. «Madame oiseau pourra bâtir son nid à son gré. Peut-être est-ce cela qu’elle nous demande » suppose mon amoureux de la gent ailée.

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Une fois de plus dans l’échelle. Si tôt dit, si tôt fait.

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La maisonnette, occupée depuis des décennies, des générations, retrouve  son  allure  de pouponnière.

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Voilà Monsieur moineau domestique perché sur son toit, pour reprendre possession des lieux tandis que sa compagne  inspecte l’intérieur pour voir s’il conviendra à sa nichée. Sous vos regards attendris, vous suivez le va-et-vient des futurs parents.

Au refuge, c’est Farina,

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ma corneille qui regardera par la fenêtre, tournera de l’œil pour obtenir sa collation : Une becquée de pain. S’il est rassis, elle ira le tremper dans la rigole. 

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L’hiver empiète sur le printemps non sans être accompagné de quelques bonnes bordées de neige propices à la saison des sucres. Du jamais vue. On se croirait en janvier : vents, bourrasques, grésil, verglas à la rigueur.

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Pendant ce temps, les G4 prolongent le plaisir de l’hiver

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(Moineau domestique, (passer domesticus) petit passereau granivore et insectivore de la famille des passeridés et à l’ordre de passeriforme.) Guide d’identification des oiseaux du Québec 

 

Le temps suspend son vol…

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Pour la naissance de Jade…

Nous sommes le dimanche 14 janvier 2018. Vous apprenez  que Tanya, votre petite-fille, la petite chérie, très enceinte depuis un bon  moment est admise à l’hôpital Saint-Jérôme.  « Le travail est commencé » selon l’expression familière. Vous voilà  plongée littéralement en attente  comme l’est l’homme de votre vie. Spontanément, cela vous incite à parcourir d’un balayage de mémoires votre « généalogie du présent » entretenue avec passion. 

Heureux, émus, figés par le temps suspendu, vous revivez  à deux, les heureux moments qui ont accompagné  les naissances de vos trois enfants; de vos neuf petits-enfants et enfin celles de vos six arrières.

Pour subir l’attente, pour étoffer les réflexions,  pour calmer le temps qui prend tout le temps qu’il faut, vous le comblez d’une foule d’anecdotes entassées au creux de vos plus précieux souvenirs.

Les heures coulent interminablement. Vous et l’arrière- grand-père  tournez en rond. Impossible d’entreprendre quoi que ce soit.

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9,42 pm, ce même dimanche qui a pris une éternité dans son quotidien dominical,  vous recevez un MMS accompagné d’une splendide photo d’un papa tout nouveau tenant la petiote dans ses bras. Puis, un appel de Nicolas et de Tanya, les heureux parents vous annonçant la naissance de Jade, un poupon  de 8.04  livres . C’est l’euphorie. 

Le temps qui vous sépare de votre visite à  la nouvelle maman ne court plus assez vite pour vous.

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Pour la septième fois de votre carrière de grand-mère, vous coifferez le titre de bisaïeule. Même si l’appellation est pour le moins « âgeuse » pensez-vous.

 Qu’importe, à chaque nouvelle naissance dans les catégories  G3 ou G4 pour (3e ou 4e génération) vous « tripez » (le mot est d’usage) vous avez la nette impression de ne jamais avoir cessé de vous multiplier.

 Ce que vous omettez de dire. Pour tuer le temps, c’est d’avoir chaussé vos skis pour quelques descentes en attendant l’heure des visites à l’hôpital et enfin voir la binette de votre nouvelle arrière-petite-fille, la cajoler, et féliciter les heureux parents.

La vie de Jade repose dans vos bras. Moment inoubliable.

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Tanya est rayonnante.

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Vous jetez un œil sur votre fille. La grand-mère l’est tout autant. En une seconde, votre mémoire bascule et du coup, vous revivez la joie de sa naissance, comme si c’était hier. Éblouissante de cette fierté de nouvelle maman, Tanya lance un: «Grand-maman, si nous prenions une photo de nous quatre pour ton blog : les quatre générations de mère en fille».

Vous ne demandez pas mieux.

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En tenant votre arrière-petite-fille amoureusement, vous pensez: Pas besoin de donner naissance pour se sentir une maman, il suffit de prendre un enfant dans ses bras et de le serrer contre sois. Le tour est joué. Parole de bisaïeule.

   

UN SHOWER POUR TANYA, NOTRE FUTURE MAMAN

Un Shower, c’est chouette.

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Samedi 18 novembre dernier, c’était le « Shower de bébé » à l’honneur de Tanya, enceinte de sept mois d’un bébé fille. Vous devinez la suite de mon récit? Bientôt, quatre générations de mère en fille. Ce bonheur ma mère le goûta à la naissance de Tanya. L’histoire se répète 28 ans plus tard.

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Un Shower, c’est chouette. Une belle coutume. C’est l’occasion pour les parents et amis de témoigner leur admiration, leur amitié, leur amour envers la future maman, en lui offrant une ondée de jolies petites choses destinées au confort du poupon.  Cette coutume remonterait à la nuit des temps. En Amérique, c’est depuis les années 1900.

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Une raison de plus de chouchouter les traditions, les rituels, les coutumes, ces moments rassembleurs,

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porteurs de  joies et de purs bonheurs marquant des passages dans la vie, et dont on se souvient toujours.

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Un Shower sans jeux ne serait pas un Shower. Pendant que les uns lèvent leur verre à la santé de la future maman, les jeux vont bon train. Au tableau, sur lequel on prédit la date, l‘heure probable et le prénom que portera la demoiselle à naître.

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Tandis qu’à l’aide d’un bout de ficelle, en guise de ruban à mesurer, c’est à qui, parmi les invités arriveront à deviner, au centimètre près, le tour de taille de la maman?

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Au  bout de la table festive, qui des gars ou des filles réussira à percer le mystère du contenu des petits pots de purée pour nourrisson, à la dégustation des saveurs, sans faire la grimace.

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Arrive le moment de déballer l’avalanche de présents offerts, aussi utiles, jolis, qu’indispensables.

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En parlant d’indispensable, c’est justement ce à quoi ont pensé les parents de Nicolas, le futur papa en offrant à Tanya leur belle-fille,

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un gâteau géant «fait main» confectionné de couches jetables et truffé d’une ribambelle d’objets nécessaires à l’heure du bain et de la toilette de bébé. Un Croquembouche à l’heure du dessert n’aurait pas fait plus d’effet.

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La Fête est terminée, c’est l’heure de faire dodo

QUE MANGERAIS-TU CE SOIR?

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Depuis plus de soixante ans de vie à deux que vous «mâchouillez» la même question quand vient le temps de penser repas. « Que mangerais-tu ce soir ».

Je «mangerais léger» si ça te convient. Des crêpes? Pourquoi pas! répond l’Homme de votre vie.

Vous abondez dans le sens en confirmant que des crêpes, c’est léger. Et puis par économie vestimentaire, vous pensez tout bonnement kilos quand arrive la belle saison.

Le meilleur crêpier du monde, vous l’avez devant vous. Lorsqu’il suggère des crêpes, c’est qu’il a l’intention de les concocter lui-même, avec amour. Ce qui a le don de ne pas vous déplaire. Le chef à ses heures maîtrise l’art de la crêpe, à coups de recherches de recettes toutes plus élaborées les unes que les autres.

Il coiffe la toque de circonstance, retire son préféré, du rayon des livres de cuisine. Il a l’âge de Mathusalem (pas l’homme, le livre), de nombreuses pages sont cornues, souillées tantôt de traces de vin, tantôt de doigts. Si la chance vous sourit, en le feuilletant, vous y trouverez, rédigée de sa plus belle main d’écriture, une note indiquant qu’il a ajouté quelques  larmes de brandy de façon à rehausser la saveur apportant aux  divines crêpes, un petit je-ne-sais-quoi.

Ces Chefs et leurs secrets culinaires…

L’arsenal des ingrédients est d’ores et déjà déployé sur le comptoir : Farine, œufs (3 pour les besoins de la cause), lait, sucre, beurre, sel et Brandy bien entendu sans oublier le pot de sirop d’érable, complément indissociable au moment de la dégustation.

Le temps passe. Votre « Bocuse » à ses heures s’affaire et met en branle son art et ses talents. Vous, le moussaillon de «l’après-branle-bas » récurerez et rangerez ce que vous appelez affectueusement les dégâts, tout en ayant gardé un œil sur la confection de « l’appareil ».

Une tasse de farine blanche! as-tu pensé? Lancez-vous d’une voix de major d’homme en voyant la tasse à mesurer remplie à ras bord. Pour la première fois de votre vie, vous prenez conscience qu’à deux, vous allez engloutir tout bonnement, une tasse de farine dans laquelle se dissimule : 455 calories et ses, 2% de gras, 86% de gluten et 12% de protéine, sournoisement enfouie dans vos petites crêpes légères et délicieuses. Sans oublier de compter les autres mignonnes calories que contiennent les trois œufs, le beurre et le reste.

 Vous regardez l’homme de votre vie dans le blanc des yeux. D’un ton moqueur vous ajoutez : nous qui voulions  «manger léger» (expression consacrée et tendance ces temps-ci).

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Bon appétit à ceux et celles qui succomberont à la tentation.

 

 

LA BRANCHE DE COUDRIER

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Ludovic annonce le mauvais temps

Pour une raison ou pour une autre, les 25 décembre, la GMW (grand-mère Walsh) reçoit un petit cadeau inattendu et quelque peu insolite. Cette année, sous le regard attentif de toute sa tribu, elle a reçu une «branche de coudrier», dont la fonction est de prédire le temps qu’il fera.  La petite branche (appelée aussi rameau ou baguette), est accompagnée des instructions de la pose et de sa fonction: lorsqu’elle pointe vers le ciel, elle annonce le beau temps. Vers le sol, que la pluie est en route.

Ce que vous ne savez pas? Depuis décembre, la merveilleuse petite branche offerte en mode « beau temps», est demeurée jusqu’alors, sagement inflexible dans son précieux emballage. Et elle la GMW, ce qu’elle ne sait  plus? Qui, de sa tribu lui a offert .  Elle a malheureusement égaré la jolie carte qui l’accompagnait, n’osant jusqu’à ce jour, l‘avouer à quiconque de la tribu.

Arrive le mois de mai et son dicton : «fais ce qu’il te plaît ». la (Miss météo), gratifiée du précieux objet fait appel à l’homme de sa vie qui, sans être un sourcier, a la boussole dans l’œil quand il s’agit de l’orientation des objets et des points cardinaux. La fenêtre désignée, pour prédire le temps qu’il fera sera donc, on l’a devinée, au-dessus de l’évier de la cuisine. Celle-là même qui répond aux critères d’installation : Dehors, à 2 mètres du sol, exposée à l’ouest ou au sud, visible de l’intérieur. Voilà!

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 Cette fois c’est le beau temps

Sous un ciel d’un gris anthracite, à la pluie battante, la fragile petite chose fut clouée, à l’extérieur, comme il se doit, sur le cadrage de la fenêtre (permettant, en tout temps, d’y jeter un œil et vérifier les hauts et les bas de cet objet de prédilection et, de prédiction en rapport avec les sursauts et regains du temps qu’il fera dans les heures à venir. C’est à rendre envieux les bulletins météo et ses prévisions.

« C’est magique grand-maman ta petite branche »

La petite branche en question fait revivre à la grand-mère, de fantastiques souvenirs vécus à l’occasion d’une randonnée à vélo à L’Île-aux-Coudres, d’où elle rapporta, justement, une baguette de coudrier, après avoir sauvagement passé par-dessus les guidons de son deux-roues et s’être retrouvée tête contre terre sur l’épaulement de la route de graviers pour avoir regardé ailleurs et non droit devant. Il fallait voir l’état pitoyable des coudes et des genoux de l’estropiée.

(Pour le plaisir, un peu d’histoire) l’Île aux Coudres, perpétuellement recherchée par les vacanciers, les sportifs  et les touristes, est  située au beau milieu du majestueux fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Baie-Saint-Paul dans la région de Charlevoix. Il est dit que Jacques Cartier en fit sa découverte un 6 septembre 1535. C‘est l’abondance des coudriers, arbre de la famille du noisetier, qui amena le fondateur de Québec à donner à ce refuge le nom d’Isle-aux-Coudres. C’est dans cette Île même que fut célébrée la première messe à l’intérieur des terres du Canada, le 7 septembre 1535.

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Dès que vient le printemps, on reconnaît le coudrier par ses branches couvertes de chatons jaunes d’où lui vient ce surnom d’arbre à chatons. On rapporte que les Amérindiens du début de la colonie étaient déjà familiers avec le coudrier, ses vertus et ses multiples usages. Sans doute les a-t-on transmis aux nouveaux arrivants. 

L’on raconte que de génération en génération, les insulaires de L’Isle-aux-Coudres, se font une fierté de prédire le temps qu’il fera pour une période de 24 heures et de transmettre à tout vent, cette sorte de  météorologie traditionnelle ou populaire. Détail passionnant : L’arbre lui-même, en rapprochant ses branches vers lui, réussit à conserver l’humidité près de son tronc durant les périodes d’ensoleillement. Il les dégagera lorsqu’il pleut, afin d’abreuver l’arbre de pluie tout autour de ce même tronc. On se rappellera que la branche de coudrier agit en fonction de la pression atmosphérique. Traditionnellement, elle demeure l’outil de prédilection des sourciers à la recherche de veines ou sources d’eau dans le sol.

Régnant en maître dans la fenêtre, faisant la pluie et le beau temps, attirant la curiosité, et l’intérêt de tout un chacun, le coudrier et ses multiples usages se situent dans «l’Inventaire des ressources ethnologiques du « patrimoine immatériel» Avouons qu’il serait temps pour la GMW de chercher opiniâtrement, parmi les siens, qui est l’auteur de ce fabuleux présent qu’est le baromètre patrimonial.

  • Le site internet et la page Facebook de « l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel » se veulent des outils de diffusion et de mise en valeur des pratiques culturelles du Québec qui sont inventoriées.