L’esprit du Temps des Fêtes est en train de se tailler une place de choix ces jours-ci. Les pieds dans la neige et la tête dans le vent, notre arrière-petit-fils qui a célébré son treizième anniversaire de naissance ce 25 novembre dernier, nous informe fièrement que son école participe à la fabuleuse levée de fonds dans le but d’illuminer le traditionnel et gigantesque arbre de Noël de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal. D’un même élan, il précise aussi que les élèves de sa classe y participe s’étant donné pour objectif de récolter 400,00 $ ajoutant fébrilement avoir déjà doublé la mise et récolté 840,00 $. Et ce n’est pas terminé, précise-t-il d’un ton de vainqueur. Encore 3 jours pour atteindre l’objectif et du fait contribué au succès de leur école.
L’information ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde. Au contraire, elle éveille en moi des heures d’allégresse et de réjouissance. Coïncidence émouvante . Le geste posé par Julien rejoint celui que posait , il y a des lunes, l’arrière-grand-mère que je suis devenue. Grâce à mon arrière-petit-fils, je revis des moments inoubliables et touchants. CHANGER DES LARMES EN SOURIRES – MARIONNETTES À DOIGT- HÔPITAL – SAINTE-JUSTINE.
Je me dis : ce temps des fêtes est propice. Il faut que je vous raconte ma belle histoire truffée de gestes héréditaires qui se perpétuent dans le temps, gestes rassembleurs qui illuminent une qualité de vie, gestes qui auront à jamais ses raisons d’être.
En 1977, dans les pages de la revue Fermières: volume 3, numéro 2, que je dirigeais depuis les années 1974, j’invitais les lectrices de voyager avec leurs enfants et petits-enfants au pays des merveilles de la lecture, en leur racontant par exemple, l’histoire de Boucledor et des trois-ours à l’aide de marionnettes que l’on glisse comme de petits dés à coudre au bout des doigts.
Début d’une histoire fabuleuse
Quelques mois plus tard, je reçois une lettre de la secrétaire de Leucan (Association de parents d’enfants atteints de leucémie ou d’une autre forme de cancer). La lectrice en question trouve l’idée géniale et me fait part de son besoin pressant de marionnettes. Pourquoi des marionnettes? Voilà la réponse : « Les enfants atteints de leucémie ou d’une autre forme de cancer doivent, pour la bonne marche de leur traitement, se présenter de façon répétée au centre hospitalier pour un prélèvement sanguin. On leur fait des prises de sang au bout des doigts et ceux-ci deviennent douloureux. Pour alléger et rendre agréable cette étape quelquefois traumatisante, on chapeaute leur petit bout de doigt d’une marionnette souriante. L’enfant la reçoit gratuitement, elle devient sienne ».
LA DEMANDE DE LEUCAN ME VA DROIT AU CŒUR!
Je lance aussitôt ce message à nos lectrices. «Confectionnez des marionnettes et participez à une œuvre profondément humanitaire ». Des groupes se forment ici et là. Des Associations emboîtent le pas et suggèrent à leurs membres de répondre à l’invitation. L’idée de confectionner, de tricoter, de crocheter des marionnettes envahit le Québec et rejoint d’autres Provinces. De mois en mois, les marionnettes se font de plus en plus jolies, attrayantes, attachantes. On ira même jusqu’à offrir des modèles de personnages de la crèche et de son Jésus. Leucan est comblé et reçoit par centaines ces petites merveilles qui changent les larmes en sourires. L’œuvre humanitaire associée aux marionnettes à doigt occupe une place prépondérante dans le cœur des Cercles de Fermières du Québec.
50,817 MARIONNETTES changeront des larmes en sourires, peut-on voir sur la page couverture de la revue Fermières -décembre-janvier 1986, volume 12 no 1., en hommage aux membres des Cercles. À l’intérieur de ses pages, on peut y lire le chaleureux et éloquent message provenant de la présidente provinciale élue depuis les années 1980 et adressée à ses membres.
Dans le cadre d’un événement spectaculaire tenu au Salon de l’Agriculture et de l’Alimentation, après avoir été exposées aux visiteurs, les 50,817 marionnettes sont remises à Leucan avant de retrouver les petits doigts timides des enfants atteints de cancer.
« De la taille d’un dé à coudre, et pourtant… les marionnettes à doigt changeront toujours les larmes en sourires » Commentaire transmit de Leucan qui fait chaud au cœur.
Bravo Julien, en ce temps de générosité, ton geste me touche profondément.