« L’an prochain en parlant de Noël 2010, si Dieu me prête vie, nous “couronnerons” notre cheminée d’une couronne de Noël sertie de milles lumières qui scintillent dans la nuit. »
Le maître des lieux me regarde comme si je venais de tomber en bas de l’échelle sachant bel et bien que ce n’est pas la dame de la maison qui y grimpera pour suspendre le joyau le temps venu.
Qui ne dit rien, est toujours qui veut bien. Pensai-je? Ce n’était pas ce que son silence voulait dire. « Le temps des fêtes passé, elle oubliera sa requête et l’an prochain elle n’y pensera plus », s’imagina l’homme.
Erreur magistrale! Un mois avant même la première tempête, la « magasineuse » avait choisi l’objet de convoitise. Rien de moins qu’une couronne d’un mètre quatre-vingt de diamètres.
Discrètement, mais à bout de bras, elle transporte la merveille bien en vue dans le solarium, de façon à ce que l’objet entrave le passage des usagers de la porte arrière. Puis, la quémandeuse se met en quête de trouver des bénévoles qui n’ont pas le vertige, mais le goût de faire une bonne action (appelée une BA chez les scouts).
Trois générations s’offrent : L’homme de sa vie, le fils Patrick et Guillaume, le petit-fils.
Ce dernier n’apparait pas sur les photos et pour cause, il est dans le grenier. Son rôle, hisser le joyau, à partir d’un orifice et ce, à l’aide d’un palan de fortune installé à l’intérieur (il palangue diraient les cousins), jusqu’à ce que la couronne atteigne la hauteur souhaitée par la grand-mère qui surveille l’opération d’un oeil de lynx.
Patrick, c’est à lui que revient l’odieux de grimper, de pied ferme, en soulevant et guidant le bolide, au fur et à mesure que Guillaume palante (québécisme de palangue) le câble qui retient la couronne. Vous ne doutez pas une minute que le troisième mousquetaire, l’homme, le père, le grand-père avait préalablement tout mis en place pour l’opération : câble électrique pour l’éclairage, câble d’acier pour l’élévation, échelle, outils et quoi encore. L’installation fut un franc succès.
Grâce à ces dévoués bénévoles, il n’y a pas que les étoiles qui brillent dans la nuit, il y a cette couronne invitante indiquant la bienvenue à la tribu tout entière.