Un petit bonjour en ce samedi ensoleillé, mais frisquet. Je suis chez moi, là où il y a mon passé gorgé de livres, de souvenirs, de photos, de musique, de projets entamés, de rêves inachevés. .
Je fais la grâce matinée. Je savoure le moment. Je revis des instants où l’amitié, la camaraderie étaient au comble. C’était, il y a à peine quelques jours, là-bas, dans notre refuge pour âmes. Nous étions trente-sept à lever nos verres après une journée de ski formidable. Douze à y dormir; à petit-déjeuner, à célébrer ce jour de plus, dans nos vies et, d’apprécier cette chance inouïe de vieillir ensemble.
Tout à l’heure, je quitterai mon chez-moi familier et attachant; mon arbre de toujours, fidèle, généreux, majestueux. Je jetterai un dernier coup d’œil tout autour en disant tout bas : « attendez-moi, je reviens, je ne vous abandonne pas. La preuve, les plantes ont à boire et fleuriront au printemps.
Là-bas, je retrouverai ma montagne couverte de givre, mes chevreuils par dizaines, notre refuge sans les amis et leur joie de vivre. Bien vite, il y aura le rire des moussaillons affamés après une journée de ski et le passage de Julien, l’arrière-petit-fils.
Une fois de plus, au moment de monter à l’étage, quand la maisonnée sera endormie, je pourrai dire à l’homme de ma vie : “C’est ainsi que la vie suit son cours.”