SUR UN COUP DE COEUR!

Les « en fin de vie », les « laissés à leur sort », les « vulnérables » les grands-parents, les bras (en temps de pandémie), les professionnels de la santé (au front), les « en attente » de ce qu’adviendra d’eux (vous, moi et les autres).

Si je ne m’abuse, ce sont les appellations avec lesquelles on en vient à cataloguer rapidement les individus pour les besoins de la cause. Je n’y vois aucun problème. C’est même génial de tracer des sillons pavés de lignes de conduite assurant ainsi à chacun, chacune, les meilleures chances de survie à la pandémie.  

Trois mois plus tard, bon pied bon œil, chaussé de vos quatre-vingt-huit années, confiné dans votre (restez chez vous), vous suivez religieusement l’évolution de la pandémie à la grandeur de votre chère planète et autour de vous. Toujours selon votre grand âge, vous vous demandez ce qui est interdit et ce à quoi vous avez accès dans la catégorie (vous, moi et les autres).  Certains matins, vous lanceriez la serviette à ceux qui vous ont à cœur, ne comptent plus les heures, et se «désâment» à vouloir votre bien.

Vous n’êtes pas « en fin de vie ». Vous n’auriez pas marché vos 6 kilomètres ce matin. Vous n’êtes pas non plus « abandonné à votre sort ». Vos petits-enfants chéris (adultes par surcroît) vous ont à l’œil. « Vulnérables? » (le mot qui tue!) Nous le sommes tous. La vulnérabilité qui colle à votre peau n’a pas d’âge. Attendez! l’usure vous le dira en temps et lieu.

Pourquoi narrer de la sorte? Pourquoi ce cri du cœur?

Au réveil ce matin, les yeux braqués sur votre photo de famille du dîner de Noël 2019, tandis que vingt-sept et demie splendides sourires vous regardent, sans compter les ancêtres, plein sourire, vous et l’homme de votre vie. Vingt-sept et demie de vos descendants. S’ajoutent Émily, puis sa cousine Rose, née le 26 mars 2020, en pleine pandémie, à l’hôpital Saint-Jérôme où œuvre sa maman, médecin.  Une tribu entière, empilée, entassée, coude à coude, épaule à épaule est là, une fois de plus, comme le souhaite la tradition.

Dix personnes, trois familles, deux mètres de distance entre chacun, rencontre à l’extérieur de la maison confinée. Le but: respecter la consigne pour éviter la propagation du virus, l’objectif ultime: sauver des vies. La décision est noble et vaut d’être respectée à la ligne.

Une fois de plus, vous contemplez votre tribu, Vous comptez et recomptez le nombre de sourires. Votre regard se pose enfin sur vos touts-ptits, vos adorables G4.

À quand le retour d’un rassemblement familial, sans fractionnement,  au grand complet? Le temps d’un événement, d’une graduation, d’un mariage, d’une naissance, d’un deuil et pourquoi pas du traditionnel méchoui de l’action de grâces couronné de son incontournable feu de camp?  

Question déchirante et silencieuses que l’on se pose en son for intérieur. Vous, moi et les autres…

L’impôt du coeur

Rivière rouge Mont Tremblant, Québec

Quelque chose est en train de changer dans nos mœurs et nos mentalités.  On parle de plus en plus de ce mouvement du cœur qui nous fait aller vers les autres, vers ses semblables.

On constate l’émergence d’une volonté de solidarité, de paix, d’amour.  L’émergence d’une force incroyable qui nous incite à faire appel à ce qu’il y a de beau, de bon, de généreux en chacun de nous.

On va même jusqu’à imaginer un modèle de société au sein de laquelle il y aurait un « Service de solidarité obligatoire ». Chaque individu serait tenu, à un moment ou l’autre de sa vie active, durant une période de temps déterminé, d’accomplir des tâches précises d’après ses compétences, ses connaissances, ses expériences.

On en viendrait à se redonner ces nombreux services et secours humanitaires que l’argent n’arrive plus à acheter et que nos sociétés n’arrivent plus à se payer.

Et pourquoi pas?