LA TIRE SAINTE-CATHERINE

La Sainte Catherine ne se passe pas sans « tire » nous raconte Jean Provencher, auteur de «C’était l’automne» ou la vie rurale traditionnelle dans la vallée du Saint-Laurent. Eds. Boréal Express.
Cette tradition de faire de la tire Sainte-Catherine, appelée tire à la mélasse, le 25 novembre remonte au début de la colonie.
Voyons ce que Jean Provencher évoque à ce propos :
« Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal aurait mis au point la recette de cette sucrerie. « La bonne religieuse aurait inventé le bonbon du pays, pour attirer à elle les petits sauvages qu’elle voulait instruire, et comme les jeunes indiens s’y laissaient prendre comme des oiseaux à la glu, sœur Bourgeoys aurait baptisé le sucre ainsi préparé et qui attirait si bien, du nom de tire. Cette dénomination de tire Sainte-Catherine viendrait tout simplement du fait que le mélange d’ingrédients mis à cuire, puis refroidi, est étiré vivement et aussi longtemps que possible, devenant alors d’un beau jaune clair. »
Cette tradition de faire de la tire le jour de la Sainte-Catherine s’est perpétuée jusqu’à nos jours et elle se transmet de mère en fille.
Si le cœur vous en dit, voici extrait du livre de recette de la Congrégation de Notre-Dame : « La cuisine raisonnée » C.N.D. FIDES
TIRE À LA MÉLASSE
500 ml. de cassonade
500 ml. de mélasse
125 ml. d’eau
30 ml. de vinaigre
Faire bouillir la cassonade, la mélasse, l’eau et le vinaigre jusqu’à 125 C (boule dure dans l’eau).
Retirer du feu et ajouter le soda passé au tamis (2 ml. de soda) et ( 15 ml. de beurre) ; bien mélanger.
Dès que la tire est assez refroidie pour être maniée, la prendre en une seule fois et l’étirer vivement et aussi longtemps que possible ou jusqu’à ce qu’elle perde son lustre.
(Pour l’empêcher de coller aux doigts on peut s’enduire les mains d’une légère couche de beurre)
Couper en petits bouts avec des ciseaux et offrir à tout venant.
Ma mère allait dehors étirer sa tire qui en vient à ressembler à une sorte d’écheveau de laine qu’elle déposait sur la neige. La tire refroidie devenait cassante comme de la vitre.
C’était un moment exquis.

POUR VOUS…

VOS GÉNÉREUX COMMENTAIRES ME VONT DROIT AU COEUR.
À VOUS QUI M’ÉCRIVEZ SI GENTIMENT,
JE VOUS RAPPELLE CE COURT POÈME:
COMME C’EST SURPRENANT
DE VOIR CE QU’ON PEUT ACCOMPLIR
À L’AIDE DE QUELQUES COMPLIMENTS
ET DE QUELQUES SOURIRES!
ON PEUT CHANGER LE MONDE
SANS AUCUNE DIFFICULTÉ
ET FAIRE QU’UNE JOURNÉE SOMBRE
PARAISSE ENSOLEILLÉE!

BON DIMANCHE

CES CELLULAIRES QUI NOUS ENVOIENT AU BOUT DU MONDE SANS QUE NOUS LE SACHIONS.

« Maman! Enfin, tu réponds! Ton amie Claire vient de me téléphoner, elle veut que tu écoutes Christiane Collange qui est interviewée, en ce moment, à Radio Canada. »
Ma fille est en Floride assise sur la plage, l’ordinateur sur les genoux, le cellulaire à la main. Elle travaille!!! (une formule de vacance)
Mon téléphone et mon cellulaire indiquent « occupés ». Ne voulant pas que je rate l’entrevue avec l’auteur que nous aimons, ma bonne amie décide de prendre les grands moyens et de communiquer avec Cindy. (Qui est comme le dit l’annonce : pas plus loin que son cellulaire) Elle compose le numéro, Cindy répond, prend sagement le message et promet de le livrer immédiatement à son auguste mère.
Le soir même, je donne un coup de fil à Claire pour la remercier d’avoir pensé à moi et, par curiosité je lui demande: « quand tu as rejoint ma fille, tu savais où elle était? »
Au bureau!
Non! En Floride ma chère!
Ha! Je vois pourquoi elle avait l’air étonnée de m’entendre…

CES CALENDRIERS QUI FONT L’ÉVÉNEMENT

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Ouf! Je viens de terminer ma délicieuse « corvée » annuelle du mois de novembre qui consistait de déposer dans 264 petites pochettes de satin, 264 chocolats enrobés dans de jolis papiers de circonstance et ce, après les avoir minutieusement choisis, chez autant de boutiques qu’il faille de chocolats. (j’exagère)

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Vous avez deviné! Il s’agit de « Calendriers de l’Avent »
Onze calendriers comptant vingt-quatre pochettes chacun pour les vingt-quatre jours qui précèdent la fête de Noël. Tout ce branle-bas, pour que mes héritiers (neuf petits-enfants et deux conjointes) l’aient en main le premier décembre au matin, comme il se doit.
Des calendriers de l’Avent qui ont une histoire…
Viens voir! (C’est un ordre que je lance à l’homme de ma vie) nous sommes en 1997, en plein cœur de Vienne en Autriche. Vienne dans toute sa splendeur se prépare à célébrer Noël.
« Viens voir ce que j’ai vu! »
Me connaissant, le touriste appréhende déjà le pire. Il est méfiant. Il en a vu d’autres. Dans les années 75, j’ai rapporté de Paris (à l’époque c’était permis) un canari frisé parisien (vivant) dans une minuscule cage. Nous avions le mâle à la maison, il fallait lui trouver une femelle. Au fait, c’est mon éternelle amie Menie Grégoire qui fit appel sur les ondes aux éleveurs d’oiseaux pour dénicher la compagne ailée et baguée. Merci Menie.
Je ne vous parle pas de la roche (de la grosseur d’un ballon de foot) provenant du Vésuve, (je collectionne les objets lourds) encore moins de l’abat-jour Tiffany que je rapporte avec mes bagages à main et qui fait l’admiration des hôtesses de l’air.
Regarde, tu vois? (Le ton est ferme) des calendriers de l’Avent en bois adorablement sculptés et peints. Ils sont magnifiques. Irrésistibles!
Quel beau souvenir de voyage à offrir à nos petits-enfants? Nous pourrions même en acheter un ou deux de plus au cas…
Il fallait voir la mimique de celui qui partage ma vie. On aurait cru qu’il pressait un citron.
Le statisticien à ses heures se cambre puis se met à calculer sur le champ, le poids de la trouvaille et l’espace que les trésors occuperont dans les bagages. « Chaque contenant mesure 46.5X32.5X2.5cm) Énorme! Oublions le poids. Je pense aux paroles de la célèbre Charlotte prie Notre-Dame qui veut aider la Vierge … “Un enfant c’est lourd à la fin…”
Ce que femme veut, Dieu le veut, il y a longtemps que mon touriste le sait. Voilà pourquoi, dix ans plus tard, chaque année, je répète le rituel avec le même émerveillement.
Demain, accompagnée de mon éternel compagnon, nous ferons la livraison des calendriers de l’Avent tout fins prêts. Comme la tradition le veut, en remettant le joli colis, j’ajouterai d’une voix matriarcale : n’oubliez pas la consigne : un chocolat par jour. Il est interdit d’en sauter un ou de manger le chocolat du lendemain. Encore moins de piquer celui d’un autre.
Serait-ce tout simplement pour faire plaisir à leur vieille grand-mère qu’ils se prêtent aussi gentiment à son jeu? Je préfère croire que c’est pour sauvegarder une tradition familiale qu’ils perpétueront au sein de la tribu ad vitam aeternam.
L’avenir le dira.

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1997 William, 3 ans, septième de la tribu, reçoit son premier calendrier de l’Avent
On raconte que cette tradition d’origine germanique créée par un père de famille pour canaliser l’impatience de ses enfants fit le tour du monde.
Le premier calendrier de l’Avent remonte aux années 1851. Il était composé de 24 chandelles. 1903 marquerait l’année de la première impression des calendriers de l’Avent. Ils furent insérés dans les journaux en guise de cadeaux aux lecteurs.
Durant la guerre, on cessa la production des calendriers à cause de la rareté du carton et l’interdiction d’imprimer des calendriers illustrés de photos couleur. Il faudra attendre 1946 pour leur retour sur le marché.

CACHEZ CETTE BÊTE QUE JE NE SAURAIS ABATTRE

Qui pourrait croire qu’une fleur de macadam en vient à troquer ses talons aiguilles contre une paire de bottes de « presque sept lieux » si j’en crois la pointure?

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Grand-mère, petit-fils Guillaume et son copain Jean-Patrice
« J’ai promis à Guillaume d’aller à la chasse cet automne à condition que tu viennes avec nous »
L’homme de ma vie qui ne tuerait pas une mouche, qui protège les toiles d’araignées par respect pour le travail des insectes, sauvegarde le monde des fourmis, nourrit les oiseaux, (les écureuils aussi) Son invitation me déconcerte. Je n’en revient pas. Je suis estomaquée.
« Juste à penser à ces amours de chevreuils qui se baladent sur les parcours de golf l`été et dans les vergers à la saison des pommes, j’ai le cœur en chamaille. C’est trop me demander »
Après mûre réflexion (une heure tout au plus), je me résigne à les accompagner, c’est-à-dire à faire les neuf heures de route (700 kilomètres)qui nous séparent de la Gaspésie, dans la neige par surcroît ( ce que « miss météo » n’avait pas prévue) en me disant que j’abandonnerai mes deux chasseurs une fois arrivés à destination pour aller me réfugier à l’Auberge face à la mer, lire, marcher le long de la grève, visiter le village et les boutiques d’artisanats que j’adore.

Général-garde-à-vous, (c’est le surnom affectueux que je donne à mon petit-fils) et le grand-père sont ravis à l’idée que la grand-mère se plie à leur caprice. (pas pour longtemps, ils l’apprendront bien assez tôt)
De connivence, ils ont convenu du jour et de l’heure du départ : samedi à minuit. Pourquoi minuit? Parce que nous allions à l’Opéra pour entendre notre nièce chanter dans Roméo et Juliette
.

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Mon pays c’est l’hiver…
Nous roulons toute la nuit, dans la tempête (comme je disais) à cause de l’ouragan « Noël » qui traversait le Nouveau-Brunswick, et la Nouvelle-Écosse, éclaboussant la Gaspésie sur son passage.

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Avec plus de trois heures de retard, nous quittons la route pour un petit sentier qui nous mène à l’orée de la forêt où Patrice et Nathalie nous attendent les bras ouverts. Pour nous accueillir, Nathalie a préparé une entrée de foie de chevreuil. Celui qu’elle a chassé la veille.
Ici, repose les vestiges d’une planeuse datant du début du siècle passé.

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C’est la tradition. Nous faisons le tour du propriétaire. Patrice nous fait visiter ses arpents (pas encore de neige), mais de forêt à perte de vue. (Nous sommes dans la Baie des Chaleurs et la neige a épargné cette région).

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Un barrage qui retient les eaux du lac à la truite

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Maggie, la petite dernière, dans les bras de Patrice notre hôte en compagnie de Sultan l’inséparable aide de camp.
Guillaume retrouve Jean-Patrice (GPI) son copain de toujours. Dans une heure, ils s’enfonceront à des kilomètres dans la forêt pour atteindre la cache où ils feront le guet, jusqu’à la tombée du jour, espérant voir poindre la bête convoitée. Soit dit en passant, il aura fallu dix ans de chasse interdite pour protéger la croissance du cheptel gaspésien. Ce n’est que depuis trois ans que celle-ci est permise chez les mâles seulement.
Plutôt que d’aller à l’Auberge comme prévu, je colle au décor. L’odeur de la terre mouillée, le clapotis du ruisseau qui serpente le terrain, le chant des oiseaux me dépaysent et m’apprivoisent. Je redécouvre un monde que j’avais oublié. Un monde en harmonie avec la nature, un monde qui dépend d’elle, qui lui fait confiance, un monde admirateur et respectueux de la plus infime parcelle de vie.

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Le centrifuge De Laval me rappelle mon enfance et le souvenir de mon grand-père, représentant de la compagnie du même nom.
Je me réconcilie. Demain je n’irai pas au village. J’irai dans la forêt avec Nathalie, carabine à l’épaule, accompagnée de son chien Sultan une énorme bête (73 kilos) qui se prend pour un chihuahua et se laisse caresser. J’enfoncerai les pieds dans la boue, J’apprendrai à reconnaître les pistes d’animaux, je les suivrai. Je serai tout oreilles pour saisir le moindre craquement de feuilles. Je regarderai à travers les yeux de ma compagne qui perçoit le moindre indice d’une présence.
Me voici prise au jeu, me surprenant souhaiter profondément que Guillaume ne revienne pas les mains vides.
Demain j’irai à la cache là où les chasseurs se dissimulent et attendent l’instant… Ils s’y rendent avant l’aurore, à l’heure où les bêtes s’abreuvent à la rivière et se nourrissent de pommes sauvages.

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La cache, palais du chasseur.
Grand-père qui n’avait pas l’intention de manier l’arme laisse au petit-fils (ingénieur en aéronautique et militaire par surcroît) la volonté de poser le geste. Il accepta cependant de partager la cache souhaitant sans doute vivre à son côté un moment d’intense émotion.
16 h 30 un coup de feu résonne dans la forêt. Le projectile a atteint sa cible. C’est l’euphorie! Comme le veut la tradition, au retour de la cache, Guillaume, Jean-Patrice et Nathalie sablent le champagne en présence de Mario, l’artiste.

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« Grand-papa j’ai mon chevreuil et tu étais avec moi, nous étions ensemble, c’est ce que je souhaitais le plus. Merci!
Un aveu qui va droit au cœur du grand-père et n’a pas de prix.

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Je ne suis pas allée au village, je n’ai pas ouvert un livre, mais plus tard, j’ai marché longuement sur la grève pendant que le soleil se couchait à l’horizon.

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La forêt, la mer, la nature avaient eu raison de moi me faisant accepter le but de notre voyage, celui de répéter ce geste tribal qui remonte à la nuit des temps.

LE POINT SUR LES COINGS

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Mon jardinier préféré (l’homme de ma vie) a fait la découverte du siècle ce matin.
Tandis qu’il s’évertuait à bêcher pour retirer les énormes racines de nos canas (incapables de survivre à nos hivers rigoureux) devinez ce qu’il a trouvé enfouis dans le sol?
Nos malheureux petits coings; foi d’écureuil n’en déplaise…

« MY UNKNOWN SOLDIER »

Grand-maman, raconte la belle histoire d’amour de ton amie Eleonor.

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Pour souligner ce 11 novembre, Jour du Souvenir, je te raconte encore une fois cette belle histoire.
Un soir, Eleonor cette inoubliable amie me téléphone de sa Finlande pour m’annoncer : Pierrette, I am in love!
Mais d’abord, elle me confie qu’elle a failli mourir.
Durant ses semaines de convalescence, fragile, à bout de force, elle parvient à peine à feuilleter le journal et à lire les grands titres. La tête n’y est pas. Le sommeil la gagne à tout instant jusqu’au jour où son attention est retenue par un article relatant un événement qui eut lieu durant la guerre 39-45.
C’est le récit d’un soldat qui à l’âge de deux ans perd son père et sa mère et grandit dans un orphelinat. Adolescent, il est vendu sept fois comme esclave. Puis ce sera la guerre. Il ira au combat comme des milliers de jeunes soldats. Blessé à quelques reprises, celui qui a bravé maintes fois la mort se retrouve, à quatre-vingts ans, cantonné jusqu’à la fin de ses jours dans un hôpital de vétérans.
À petite dose, celle qui revient à la vie trouve l’énergie de terminer la lecture du récit. Quelque chose de particulier lui rappelle un passé lointain.
Les jours passent. Elle retrouve ses forces. Animée d’une curiosité inexplicable, elle obtient les coordonnées de l’auteur.
Vous n’auriez pas déjà porté un autre nom, ose-t-elle demander à l’inconnu?
Oui!
C’est lui! C’est bien lui son « unknown soldier » (son soldat inconnu).
« Vous souvenez-vous de votre correspondante de guerre qui signait Eleonor? » demande-t-elle
« My guardian Angel, my little princess”
Merveille, il se souvient.
Soixante ans les séparent du jour où la jeune adolescente de 14 ans répondit à l’appel de son pays invitant les citoyens à écrire à un soldat inconnu à l’occasion de Noël et du Nouvel An.
Le jeune soldat est dans la vingtaine. Il ne connait pas l’âge de l’auteure de la lettre. Les deux étrangers entretiendront une correspondance assidue jusqu’à la fin de la guerre. Ignorant leur identité véritable, ils se perdront à tout jamais.
L’émotion est au comble. Il avoue l’amour profond qu’il avait eu pour celle qu’il appelait « my little princess »
Âgée de soixante-quatorze ans. Eleonor et son « unknown soldier » ne se sont jamais rencontrés. N’a jamais entendu la voix de l’autre.
Trois mois durant, ils communiquent ensemble pratiquement tous les jours. « Nous avons tellement de choses à nous dire, à raconter » me confie mon amie la voix chargée d’émotion.
« Dans une semaine, nous nous rencontrerons pour la première fois » et ma vieille amie ajoute timidement : tu sais, je crains un peu, je ne suis plus la jeune fille à qui il écrivait. Celle qu’il imaginait. J’ai peur de le décevoir. Au fond, peu importe ce que nous réservent nos retrouvailles »
L’amoureuse me fait une confidence : ils partiront en Italie quelques jours pour rattraper le temps perdu et évoquer leur vie respective. Tous deux écrivains, ils projettent d’écrire ensemble le récit de leurs retrouvailles.
Ton histoire ne se termine pas ici grand-maman!
J’aurais préféré qu’elle s’arrête ici, c’est tellement merveilleux.
Un an plus tard, le jour de son anniversaire, je rejoins Eleonor au téléphone pour lui rappeler mon amitié et lui souhaiter amour et longue vie.
« My unknown soldier n’est plus. J’étais là, je lui tenais la main quand il est parti. En mémoire de ce bonheur inachevé, je termine seule notre livre »
Ainsi va la vie ma chérie.
Grand-maman promis que tu la raconteras aux cousines ?

« Comment tu savais qu’il y avait toutes ces bêtes dans le panache de l’orignal? » demanderait l’enfant émerveillé en regardant les oeuvres de Mario Landry.

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Avant d’aller dormir, car je suis exténuée, (l’âge direz-vous…)Il faut que je vous montre ces véritables merveilles que sont ses sculptures sur bois.
Sur bois, oui! mais pas n’importe lequel.
Ce sont les bois des orignaux et des cerfs de Virginie communément appelés chevreuil qui, sous les doigts agiles de Mario se métamorphosent en œuvres d’art en évoquant des scènes de la vie quotidienne des animaux en forêt..

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Mario Landry qui habite à l’orée des bois, dans la Baie des Chaleurs en Gaspésie se garde bien de se dire sculpteur. « “C’est mon hobby, ma passion, je les fais pour moi, par plaisir”

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Si vous osez lui demander ce qu’il est dans la vie, il vous dira humblement : “je suis un autodidacte rien d’autre”
On se rappellera que les bois des orignaux et des chevreuils sont de véritables os et, pendant leur croissance, ils sont nourris aussi bien par les vaisseaux sanguins, grâce aux pédicules (structures allongées supportant un organe), que par la peau velue qui les recouvre.
Au fil des saisons, le velours s’assèche et commence à se détacher peu à peu du tissu dur et osseux de la tige. Pour en accélérer la chute, les mâles frottent leurs bois contre les petits arbres et les arbustes. La chute des bois, quant à elle, survient entre décembre et mars, ordinairement en janvier.
C’est à ce moment que Mario Landry arpente sa forêt à la recherche de ces précieux vestiges abandonnés sur la neige.
Taxidermiste à ses heures, c’est son deuxième hobby.

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Le plus simplement du monde, l’homme aux milles talents nous entraîne dans sa forêt enchantée.