« Que ferais-tu si? »

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Cette question vous l’avez posée des centaines de fois à vos enfants ou petits- enfants quand ils étaient petits:

« Que ferais-tu si nous nous perdions de vue au beau milieu de la foule? » —

« Que ferais-tu si, en entrant à la maison, tu ne trouvais pas maman? »

«Que ferais-tu si tu devais traverser la rue? »

Vous attendiez qu’ils réfléchissent et apportent une réponse.  La plupart du temps, cette réponse n’était pas bête du tout.  Au besoin, s’il le fallait, vous expliquiez pourquoi vous apportiez un changement dans la façon de voir les choses. Par ailleurs, le fait de découvrir leur manière de réagir face à de diverses situations données développa chez vous de la confiance en leur jugement.

À mesure qu’ils ont grandi, les « Que ferais-tu si? » ont rejoint les obstacles et les problèmes auxquels ils risquaient d’être confrontés.  Placés devant des situations concrètes, forcés de réfléchir pour apporter des solutions logiques, ils apprirent très tôt à prendre une attitude positive devant les événements, et cela en toute circonstance.

Par exemple, à l’âge où ils durent prendre le chemin de l’école, vous refusiez de leur servir d’interminables recommandations, de les ennuyer avec de multiples conseils, de leur raconter des histoires d’enfants kidnappés, craignant en agissant de la sorte, semer l’angoisse en eux, d’éveiller une méfiance presque maladive des étrangers.

Plutôt,  vous leur demandiez « Que ferais-tu si un homme ou une femme voulait te faire monter dans sa voiture sous prétexte de te reconduire à la maison ou te t’offrir des bonbons? »  « Que ferais-tu si un copain t’invitait à prendre des choses qui ne t’appartiennent pas? »

Arrivés à l’adolescence, le « Que ferais-tu si… » est devenu un jeu passionnant.  Les jeunes entre eux se lançaient les plus grands défis. Ils raffolaient de placer l’autre dans des espèces de labyrinthes pour le forcer à s’en sortir. Politique, sexualité, drogue, fréquentations, orientation de leur vie, comportement, tout y passa.  Le « Que ferais-tu si… » avais pris l’allure d’aptitude de jugement face aux situations et aux problèmes courants.

Habitués à l’expression libre de leurs pensées et de leurs manières de voir, le « Que ferais-tu si? » a ouvert la porte aux plus profonds des dialogues.