Ma chère Menie
« Quatre murs, deux vitres, une porte close : « je suis une femme comme toutes les autres, assise devant une table vide. Brusquement, quatre notes de Mozart… et voici une voix : une femme (ou un homme ou un enfant) est entrée et parle : “Menie c’est bien vous?” Je pourrais la toucher. Un être invisible qui durant quinze années a envahi le studio avec ses mots, sa vie, ses questions, parfois l’horreur et les larmes. Deux ou trois millions d’êtres écoutent. Demain, il y aura des centaines de lettres bouleversantes, qui diront : “La dame d’hier, Menie, moi aussi!’ ”
Cent mille témoignages émouvants, déchirants tout au long de quinze années d’émission sur RTL. Cent mille lettres qui disent le mal-être des corps et des cœurs.
Menie, dites-moi, est-ce la nostalgie de ne plus entendre cette voix qui vous a tant de fois interpellée, sachant que vous l’écouterez et lui donnerez espoir?
Est-ce le regret de voir que personne n’a pris le relais pour sonder les cerveaux et les cœurs comme vous avez su le faire admirablement?
Est-ce la peur que sombre dans l’indifférence et l’oubli, le contenu de vos cent mille lettres d’auditeurs qui ont osé vous confier des choses terribles ou banales, endurées dans le silence et la solitude? Est-ce cette peur qui vous a hantée jusqu’à vouloir réanimer cet innombrable courrier?
Vous caressiez un rêve… Vingt-six années après avoir rendu l’antenne, vous le réalisez en nous livrant un aperçu passionnant de ce que fut l’intimité des gens à une époque où nous ne parlions pas encore de souffrances et de non-dits et où l’exhibitionniste n’était pas encore devenu un passe-temps populaire. “Quinze années cruciales, où toutes nos sociétés, nos vies privées, nos lois, nos règles ont changé au point que ces lettres semblent souvent incroyables”
Ma très chère Menie, nous attendions avec impatience la parution de “Comme une lame de fond”, publié aux Editions Calmann-Lévy. Mission accomplie dirait mon petit-fils. Bravo! Félicitations! L’amie de longue date, que vous appelez si affectueusement “ma plus qu’une sœur”, vous réitère sa plus profonde admiration et son attachement.
En toute amitié,
3 commentaires sur “Lettre à Menie Grégoire”
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Ménie Grégoire, je l’écoutais souvent quand j’étais ado, j’aimais beaucoup sa façon d’écouter et de comprendre tous ces gens qui se confiaient à elle. Souvenir , je vais essayer de trouver son livre, j’aimerai le lire.
Merci d’être passée sur mon blog. Non le peintre c’est mon fils, il est artiste dans l’âme et avec la composition musicale, ce sont ses deux passions, qui compensent sa vie monotone d’invalide esseulé contre son gré.
Il va continuer,; aujourd’hui il est parti à l’A P F pour essayer de nouer des contacts, lui peut marcher, et eux parlent , ils pourront s’entraider, ne pense-tu pas ?
Amitiés Danielle du Gard
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Menie Grégoire…souvent je pense à elle car je lui dois beaucoup. L’ado solitaire et un peu perdue que j’étais, puis la jeune adulte, la jeune mère sans tuteur, sans éducation, sans direction à prendre dans la vie s’est cramponnée à cette voix qui lui apprenait la vie, lui ouvrait la voie.
Oui, je lui dois beaucoup…ma manière d’aborder ma vie, celle d’écouter l’autre aussi…une grande dame que je remercie sincèrement.
Je suis heureuse de savoir qu’elle a écrit une suite à ses 15 ans d’antenne. J’ai déjà acheté ses contes (pour ma fille), je chercherai son livre aussi maintenant.
Merci de nous avoir donné de ses nouvelles.
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Nous attendions ses émissions comme un rendez vous quotidien à ne pas manquer . Que de souvenirs !Merci de nous rappeler sa vie .
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