LE GOLF AUSSI MÈNE À TOUT…

Il faut que je vous raconte.
Le temps est superbe. Nous roulons vers Cape Hatteras en Caroline du Nord, situé à 1,150 km de notre bercail. Vacances annuelles familiales. Nous roulons les yeux fermés (ou presque) obéissant aveuglément (l’expression n’est pas trop forte) aux indications de la voix sublime sortie des entrailles de notre GPS.
Vous vous souvenez de ce bidule de malheur (le GPS) qui me cassait les oreilles quand je roulais à 100 km heure (je dis 100 au cas ou un policier lirait ce blog) en pleine heure de pointe, sur l’autoroute, m’ordonnant de tirer à droite ou de tourner à gauche et puis, qui recalculait au fur et à mesure de mes égarements? Je l’aurais étripé à l’époque. Ce soir, je le vénère.
Il fait nuit. Plutôt que de sombrer dans le sommeil, alors que l’homme de ma vie le chasse, je m’adonne à l’étude des fonctions de cet amour de GPS. « Tiens regarde! Non! Il ne faut pas. Je vois qu’il y a un parcours de golf à 25 milles. » (Les kilomètres ne sont pas encore arrivés aux States). Le chauffeur émérite quitte la route du regard et se tourne vers sa passagère, balayant furtivement l’écran de son œil de lynx. Soit dit en passant, vous ne faites pas erreur en lisant “passagère”. Vous vous doutez bien que depuis l’achat du GPS j’ai été virée de ma fonction. Je n’ai plus à donner d’ordres au conducteur, la bouche mielleuse m’a remplacée.
— Si nous dormions ici, nous pourrions jouer au golf demain matin et reprendre la route vers midi? » dis-je, d’une voix un tant soit peu suggestive.
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— L’idée n’est pas bête, reprends, mon Tiger Wood du dimanche. Nous arriverons un peu plus tard et puis, après tout, le temps nous appartient. (C’est ce que disent les gens à la retraite.)
Dieu qu’il est philosophe mon golfeur.
Ma mère m’aurait dit le sourire en coin : « tu vois, ce que femme veut, Dieu le veut. » Grâce à notre divin GPS, à 8 h 30 pile, nous sommes sur le tertre de départ d’un splendide parcours.
Tout va bien jusqu’au moment où, dans un élan presque parfait, le pro frappe sa Callaway, 3.50 $ US. Le projectile fend l’air et se retrouve dans une rigole réservée à la croissance et à l’épanouissement de fleurs aquatiques.
Jamais au grand jamais, mon compagnon de jeu abandonnerait sa balle. Nous nous dirigeons donc vers celle-ci qui repose sous la feuille d’une magnifique jacinthe d’eau. Rien n’y fait. Il ne parvient pas à la retirer de son impasse. C’est là qu’il décide d’enjamber la rigole abondamment couverte de fleurs.
Attention! Ce qu’il ignore en posant le pied sur ce qu’il croit être la rive opposée, notre hypocrite de rigole est au moins deux fois plus large qu’elle en a l’air. C’est à cet instant que je vois le pêcheur de balle en train d’enfoncer lentement jusqu’à la ceinture.
Du coup, il faut voir mon scaphandrier s’agripper tant bien que mal à tout ce qui porte racines et branches pour remonter à la surface et finalement émerger de son bain de boue.
Dieu merci il est sain et sauf. Ce n’est surtout pas le moment de rire ou de me moquer bien que je ne n’arrive pas à refouler quelques petits éclats. Plus de la moitié de l’homme est couverte d’une épaisse boue brune, visqueuse et nauséabonde. Vous imaginez le spectacle? Heureusement, le saint patron des golfeurs veille sur lui puisque je n’ai pas mon appareil photo.

2 commentaires sur “LE GOLF AUSSI MÈNE À TOUT…

  1. Bonjour Pierrette
    Et avec deux points de pénalité en plus pour avoir fait bouger la balle en s’enfonçant dans la vase !!!
    Une aventure dont il parlera l’an prochain avec ses amis, tout en rappelant qu’il avait fait ce jour là un birdie au 9 et presque un eagle au 12.
    Autre chose: J’ai fait partir il y a plus d’un mois aux jeunes mariés un paquet avec ce que j’avais promis, à l’adresse que tu m’avais donnée.
    Il y avait également un brin de lavande pour toi.
    Est ce arrivé ? Tu peux répondre par mail ou sur ma dernière note.
    Amitiés du grillon

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