Aujourd’hui, je vous livre une note que me faisait parvenir André, le père de Claude, mon Monsieur gendre.
« En faisant le ménage de mes dossiers, j’ai retrouvé ce document » me dit André.
« À l’époque, on m’avait demandé de donner mes impressions de grands-parents à l’occasion d’un souper de la FADOQ. (Fédération de l’âge d’or du Québec). J’ai pensé partager ce souvenir »
Quelle belle idée, lui répondis-je.
Quand on m’a demandé de donner mes impressions sur la vie de grands-parents j’ai tout de suite pensé à la disponibilité. Comme retraités nous avons du temps pour nous occuper de nos petits enfants à titre de gardiens entre autres…ce qui nous permet un contact direct avec plus petits et plus jeunes. Et là on apprend beaucoup de choses en participant à leurs jeux, à leurs moments de joie, à leurs frustrations, à leur développement physique et intellectuel.
On ne peut pas être si près de la jeunesse sans avoir des moments de nostalgie et sans revoir notre propre vie en rétrospective. Quels changements. Dans mon temps, les gens âgés disaient toujours ça ce n’était pas pareil.
J’avais 7 ans quand on a eu une auto chez nous. Avant c’étaient les chevaux et les voitures. J’avais 12 ans quand on a eu le téléphone et l’électricité dans la maison. Notre école Daigneau offrait des cours jusqu’à la 7e année. Les avions étaient rares. On se cassait le cou pour les voir voler d’un horizon à l’autre. On n’avait ni les moyens ni le temps pour le sport. À Noël on avait une pomme, une orange, un bonbon dans nos bas.
Et, soudainement, il y a eu des changements. L’électricité et le téléphone étaient disponibles partout. Les modes de transport et la technologie en général se sont développés à un rythme infernal. À l’âge de 24 ans, j’installais un des premiers ordinateurs au Canada. La télévision est apparue en même temps. Et tout ça s’est multiplié. Les écoles, quoi qu’on en dise, sont organisées pour faciliter l’accès au plus haut niveau du savoir. Les sports deviennent disponibles et abordables. Nos enfants ont vécut une partie de ces changements et nos petits-enfants n’ont aucune idée de ce que c’était avant.
Comme je le mentionnais auparavant on apprend des choses avec les petits et ce, dans plusieurs domaines. Par exemple, les petits, même en bas âge, se servent d’ordinateurs sans contrainte et sans peur. Ils en découvrent les secrets très rapidement et deviennent des experts très jeunes. On a plus d’hésitation face à un PC quand on commence plus vieux. Même chose pour les sports. J’ai débuté en ski alpin à l’âge de 40 ans avec mes fils. Mes petits-enfants ont débuté vers l’âge de 2 ans avec moniteurs, enseignements spécialisés et compétitions en bas âge. Quand mes petites filles (6 et 8 ans) m’invitent à skier avec elles, c’est une aventure. On est en haut de la montagne, Tanya donne le signal du départ. J’ai de la difficulté à les suivre sur la piste quand elles bifurquent dans un sous-bois d’à peine ça de large, avec des bosses ça de haut et des branches qui descendent jusque-là. Je dois m’arrêter, reprendre la piste normale pour être accueilli en bas par les filles qui chantent “let’s go grand-papa let’s go”. Quant aux plus vieux on est heureux de les reconnaître quand ils passent les portes en vitesse lors des compétitions. Le coeur nous fait 2 tours dans la poitrine quand le plus vieux fait un saut par-dessus les arbres lors de rencontres amicales entre moniteurs et coureurs. Quel soulagement quand il atterrit sain et sauf. Il recommence 4 fois. Ouf.
Nous assistons aux spectacles de gymnastique des filles. Nous recevons des dessins aux thèmes variés qui font chaud au coeur. Les plus grands nous démontrent leurs réalisations en travaux pratiques à l’école et nous font part de leurs résultats scolaires. Le plus âgé nous raconte son saut en parachute et sa randonnée “ski extrême”. Les plus petits nous enlacent, réclament un bisou en disant grand-maman, grand-papa je t’aime.
Quelles émotions, quelle fatigue parfois, mais quel bonheur.
La vie est une suite ininterrompue de gestes, d’actions, de pensées, de rêves, d’émotions, d’états d’âme. On la franchit en diverses étapes. L’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la maturité, la retraite, le bel âge.
Dès la naissance la vie défile comme un film, qui ne se « rebobine » pas, avec son passé, le présent et le futur. Le passé s’allonge, le futur raccourcit. Seul le présent est tangible. Même si ceci est vrai pour tous, cette perspective est très différente selon l’âge. À 5 ans le passé est très court, l’avenir est illimité et le temps semble passer lentement (1 an = 1/5 de la vie). À 60 ans, le passé est bien long, le futur? Semble très court à l’horizon et le temps passe vite. (1 an = 1/60 de la vie). Mais à 60 ans on a déjà passé à travers toutes les étapes, avec un tas d’expérience accumulée et un avenir qui raccourcit en vitesse…C’est une excellente raison de profiter du présent au maximum et de savourer les bons moments qui s’offrent à nous, occasions de voyager, de pratiquer des sports, et surtout de profiter du contact avec les petits-enfants. C’est l’occasion idéale de revivre un peu de jeunesse et de ne pas sombrer dans l’ennui.
Nous avons la chance d’avoir 6 petits-enfants dont l’âge varie de 2ans à 18 ans. En incluant nos 2 fils nous avons une relation étroite avec toutes les étapes de la vie et nous vivons ainsi des moments merveilleux.
Ce que je souhaite à tous les grands-parents et à vous tous.
André Vigeant
Que voilà un grand-père heueux. Dans son histoire, on retrouve nos réflexions. Nos enfants n’ont jamais connu l’inconfort. Ils sont nés avec la télévision, le téléphone, etc… et c’est vrai, nos petits-enfants ont des écoles informatisées. Adieu la plume sergent-major.
En retraite, nous sommes à leur disposition dès que besoin.
Et tout cela est très bien et normal. Cela nous oblige à rester « debout », à continuer d’apprendre pour transmettre au mieux. C’est presque merveilleux…
Bises
Geneviève
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bien vu – joli témoignage, auquel je ne peux que souscrire :)))
béa
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Hé bien, voila une mamy active et très occupée !
Bon week-end,
Gérard.
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