Ingrate page blanche qui vous coupe l’appétit et vous empêche parfois de dormir. Le quotidien est souvent avare d’inspiration : routine, temps gris, absence d’émotion vive, d’éclat de rire. Si bien, que vous n’avez rien à dire et pourtant vous aimeriez faire un petit brin de causette sur votre blog.
Il vous revient une anecdote à la mémoire, et pas la moindre.
La scène se passe à bord d’un 747.
Votre sac à main est sous le siège avant. Votre ceinture de sécurité bouclée. Vous êtes confortablement enfoncée dans votre fauteuil légèrement incliné.
Depuis cinq bonnes minutes déjà, l’oiseau d’acier vous porte en douceur vers une destination qui vous promet mer et monde. Vous êtes au septième ciel.
Soudain, le commandant de bord interrompt votre rêverie pour vous souhaiter la bienvenue, vous informer de la durée du vol, de l’altitude pendant la traversée, du temps qu’il fait à destination, de l’heure d’arrivée, etc. La voix est douce, calme, jeune. Du coup, vous avez un léger sursaut en découvrant, ce qu’on ne vous a pas dit avant le départ (pourquoi l’avoir fait d’ailleurs, ce n’est pas dans les habitudes) que le pilote est une femme.
Il y a belle lurette que vous militez pour que les femmes aient accès aux métiers non traditionnels. Ce n’est donc pas le moment de vous étonner. Pas plus qu’il n’est question de laisser « échapper » un « Ah! Mon Dieu ». Il y en a bien d’autres qui le feront à votre place. Exemple : le bon monsieur de la rangée voisine qui, pour se montrer drôle ou pour calmer sa peur adresse à qui veut l’entendre :
« Heureusement qu’il y a des hommes à bord! »
De plus en plus de femmes se dirigent vers des métiers non traditionnels, cependant que la réaction des passagers et les propos tenus vous amènent à penser :
« Combien seraient montés à bord, sans un petit pincement au cœur, sachant que le pilote était une femme? ».
Bonne nuit,
MON IMPLICATION ET MA VISION DES ARTS MARTIAUX.