MON POISSON D’AVRIL

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Le soleil se lève à l’horizon. Pas vous! Vous n’êtes pas encore levé. Avant même d’ouvrir les yeux pour regarder le temps qu’il fera, déjà vous vous creusez les méninges. « Qu’est-ce que je pourrais bien trouver de drôle, de pas méchant, pour leur faire courir le poisson d’avril, cette année encore? Évidemment c’est de votre tribu et de quelques amis qu’il s’agit.

Depuis toujours, vous adorez faire courir le poisson d’avril. Vous avez passé outre une seule fois et ils ont tous craint que vous subissiez un malaise. Considérant votre grand- âge, ils seraient encore plus inquiets si vous omettiez de leur faire courir cette année.

Le téléphone sonne! Vous répondez. C’est l’un de vos deux fils au bout du fil : « As-tu reçu un appel des pompiers? » 

Non! 

Pour éviter le choc ou que vous tombiez dans les pommes, il tempère en ajoutant calmement : « Il semblerait qu’il y a le feu au bureau. Pour temporiser un peu plus il ajoute : J’y vais immédiatement et je te rappelle une fois sur place.»

Le seul mot que vous trouvez à dire : « d’accord! ». Et vous fermez.

Ce n’est pas ce que vous pensiez entendre en décrochant l’appareil, en ce premier avril.  Avant même d’avoir le temps d’annoncer la nouvelle à l’homme de votre vie, allongé à vos côtés, qui a tout entendu et songe déjà à se rendre sur les lieux, le téléphone sonne à nouveau. C’est le même fils, qui a l’air de rire aux larmes, arrivant à peine à vous dire,  tellement c’est drôle, « poisson d’avril! Tu devais bien t’en douter ».

Il vous a eue encore une fois.

C’est l’arroseure arrosée ou presque…

OÙ EST PASSÉE LA GRANDE ÉCHELLE?

 

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Nous sommes le dimanche 22 mai, il fait un temps bucolique, tiède comme un fruit gorgé de soleil. Entourée d’oiseaux qui chantent, virevoltent autour de moi, picorent et se gavent de graines déposées sur la table pour les attirer, c’est l’état de grâce.

Si je suis en mode contemplatif, « Tu médites » prétend ma voisine, quand elle me voit là, à ne rien faire.  Elle n’a pas tort. Soyez rassuré, ça, ne dure jamais longtemps.

Soudain, sous mes pieds, je ressens comme une petite secousse. C’est l’Homme en dessous, dans le caveau, sorte de cachette fourre-tout situé sous la galerie où l’on y range : Chaises de jardin, boyaux d’arrosage, vélos et le reste destiné à la vie de plein air.

C’est Lui et son tapage, en train de tirer, hors les murs, je vous le donne en mille: la grande échelle.

Oui, c’est cela : la grande échelle. Dieu sait qu’une fois déployée, elle peut surplomber le toit du refuge. Assez haut merci.

-Non! Tu ne vas pas monter dans ça? Je n’ai pas osé ajouter: » à ton âge ». Cela ne se dit plus quand l’âge est là.

-Oui! Avec ton aide, si tu le veux bien.

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Même avec la peur au ventre, qui oserait contrarier ou refuser un homme aussi bien intentionné.

« Le temps est beau, c’est le temps. Je vais nettoyer la gouttière et retirer feuilles mortes, graines de tournesol et autres vestiges hivernaux. L’eau déborde quand il pleut plutôt que de couler allègrement dans le tuyau qui rejoint le sol.

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On se souviendra, photos à l’appui que, pour le plaisir des yeux, nous avons suspendu, dans la fenêtre de notre chambre,  une mangeoire pour attirer les oiseaux, les nourrir et du coup les observer à la barre du jour, et ce, de notre lit. Vive la retraite et ces petits bonheurs. Au diable les dégâts.

Pour revenir à la grande échelle, de la contemplation à la méditation et de l’admiration du décor qui m’entoure,  il ne me reste qu’une option: passer à l’action et aider l’Homme.  Remarquez que ce n’est pas désagréable. 

Je quitte ma chaise longue, fais un détour côté frigo y déposer un petit vin blanc, pour après… Puis, sans une seconde de plus, je me présente sur le lieu désigné, au pied de l’échelle reposant sur le sol, en prenant soin de chantonner « Où est passée la grande échelle ». J’ai des papillons dans la gorge juste à penser…

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À bout de bras, mon grimpeur hisse jusqu’au toit  l’indispensable gréement. À voir le stratège, j’avoue ressentir une certaine frayeur.  S’il fallait…?

Je lui rappelle, une fois juché là-haut, de ne pas gesticuler comme son cousin octogénaire le fit, le jour où il est tombé au pied  de son échelle pour avoir voulu chasser une corneille qui piquait ses cerises Montmorency.

Fort heureusement, l’opération nettoyage se déroula comme un charme. Une fois redescendu sur terre, en me voyant reprendre mon souffle, l’homme a tenu à me rassurer en me promettant de renoncer à jamais à l’usage des échelles.

Aurait-il atteint l’âge de la sagesse?

C’ÉTAIT PÂQUES AU REFUGE…

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C’était Pâques avec ses odeurs de printemps, ses cloches revenues de Rome le jour d’avant; ses jonquilles et ses narcisses qui tendent leurs corolles vers les premiers rayons d’un soleil réchauffant.

C’était Pâques, jour tant attendu depuis le Premier de l’an, pour savoir enfin des parents, si le « Trésor » qui naitra en juillet au sein de la tribu, sera un garçon ou une fille.

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Ce sera un garçon prénommé Thomas, nous annoncèrent Maryse et Anthony. Les rubans bleus ont gagné le pari contre les rubans roses, car il était convenu que la tribu porte au poignet, ce jour de Pâques, le ruban à la couleur de sa prédiction. Nous avons levé nos verres aux futurs parents.

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C’était Pâques avec ses coutumes,

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ses rituels, son brunch aux parfums de traditions; fèves au lard, gratin dauphinois de l’Ancêtre, jambon à la bière et à l’érable;

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sa tablée aux 27 couverts et sa brigade

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qui en met plein la vue avec son savoir-faire et ses incontournables œufs «bénédictine».

C’était Pâques, sa bonne humeur, ses éclats de rire,

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ses «te souviens-tu?» adressés affectueusement; ses jeux improvisés, souvenirs des autrefois entassés pêle-mêle dans sa mémoire, que l’on ressort pour les revivre comme si c’était hier:

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Bulles de savon pour les tout-petits,

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jeux de société pour les autres.

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Pour les sportifs, sauts à la corde, pour les gamins et gamines,  balles de neige à qui les lancerait le plus haut pour atteindre la cheminée.

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C’était Pâques 2016, avec les milles secondes magiques

que vit une tribu tricotée serrée,

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avec ses histoires,

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ses complicités,

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ses entraides, ses anecdotes,

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ses joies et ses peines, ses petits et grands bonheurs,

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et ses images,  que l’on dépose au fil des ans dans ces sortes de boîtes imaginaires et que l’on se remémore plus tard, beaucoup plus tard.

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Le défilé de nos trois témoins inattendus, interrompant les jeux d’une tribu devenue soudain silencieuse et étonnée, vaut bien la plus spectaculaire des tombées de rideau.

Dans les archives, on écrira Pâques 2016.  

 

LE RÊVE INAVOUÉ

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Mon mari, le père, le grand-père, l’arrière, l’octogénaire, l’ami, bref: l’Homme de ma vie devant son choix raisonné et judicieux.

Les skis, les bâtons de golf, une corde de bois franc, un shopping chez Costco, « PAS PROBLÈME » avec ce magnifique 4X4 « flambant neuf ».
Sauf que la marche est haute pour la  Copilote.

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Au plaisir d’aller vous saluer,
Vos Truckers enneigés!

VIVRE À DEUX…

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« Prends pas panique » me lance l’homme de ma vie,   d’une voix apaisante, comme si de rien n’était.

Ho! Ho! Ce n’est pas de bon augure me dis-je. Il y a anguille sous roche. Après un si grand nombre d’années ensemble, soixante ans en février prochain, les intonations en disent long.

Je ne «prends pas les nerfs» pour autant. «Calme, calme, reste calme», nous dit Paul Valéry dans « Palme » mon poème chouchou. Avec le temps, j’ai compris. J’ai appris à maîtriser l’art de l’impassibilité.

Pour bien faire, dis-je à ma meilleure Moitié, c’est d’aller sur les lieux et constater de visu, les raisons de demeurer calme en dépit de tout.

J’emprunte l’allure de la première femme chancelière, Angela Merkel. Je descends sur les lieux du «reste calme», là où l’on retrouve aménagée une sorte de grand dortoir, la salle de lavage pour ne pas dire lavoir, et j’en passe. Je vous fais remarquer qu’il y a même, au cœur de ce sanctuaire de repos, une indispensable remise destinée spécifiquement à l’Homme Bricoleur. Là-dedans s’y trouve un échantillonnage d’à peu près tout ce qui se vend (ou presque) de bidules dans une quincaillerie. Dans un recoin, à l’abri des regards, on y dépiste des (au cas Zou) c’est-à-dire, des litres de peinture vierges ou légèrement entamés. Qui sait? Peut-être qu’un jour (prévoyance oblige) il y aura lieu de faire quelques retouches ici et là.

Pour revenir à mon calme.

Le silence est ma forteresse. La tête haute comme il se doit dans les circonstances, je fonce vers les lieux pour y apercevoir… Oh mon Dieu!

Au pied de l’escalier, git une marre onctueuse, lisse comme de la crème fraîche, d’une divine peinture verte comme l’est le feuillage des arbres qui entourent le refuge. Répandu sur la galerie, endroit destiné à recevoir le produit aurait été un moindre mal. Sur un parquet de bois franc, blond doré comme les blés en automne, ne produit pas le même effet.

Vous vous demandez surement comment j’ai réagi?

La sagesse vient avec l’âge.

«Comment, en tombant, le récipient (familièrement appelé jusqu’à ce jour : gallon de peinture) avait-il pu libérer le couvercle, et du coup, laisser s’épandre cet apprêt digne des dieux?

C’est la question que je n’aurais jamais osé poser à mon peintre en devoir.

À genoux, à quatre mains, pour ne pas dire à quatre pattes, nous nous sommes hâtés de retirer le dégât. Comme par miracle ou par magie,  aujourd’hui, plus rien n’y parait.

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Je vous épargne la photo des  « mains d’œuvre » à l’œuvre, et je glisse plutôt celle des petits plaisirs à deux.

 

B COMME UN BEAU PAIN

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Bon! Il me fallait un Baba au rhum pour me remettre sur la Bonne voie. Merci Fatras en bleu. Pour rien au monde, j’aurais voulu demeurer Bouche Bée ou Bousiller la lettre B.

«Baraudant » sur le Blog des uns et des unes, ayant bien Bouffée et bien Bu, je suis allée Butiner chez Bord de mer. Ses Bateaux, ses phares sont magnifiques. Bonne nouvelle : une nouvelle vie est attendue chez Héraime.

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N’eût été l’appel téléphonique, de ma cousine devenue Boulangère du dimanche j’aurais tenté de Broder une note remplie de B. Que l’on me pardonne.

On se souviendra de Denise, pour lui avoir consacré une page sur mon Blog. Son père étant le frère de mon grand-père maternel donc, elle devient cousine de ma mère et du fait, ma petite-cousine, bien que nous soyons affublées d’une même taille. Depuis nos retrouvailles, elle grandit chaque jour dans mon estime, ce qui explique pourquoi elle est passée de petite-cousine à cousine.  

J’ai découvert qu’elle est férue de gastronomie, une vraie Bocuse ou une Robuchon. Qu’importe. Toujours à l’affut des dernières tendances technologiques en cuisine, imaginez que, pas plus tard qu’hier, elle m’annonce la dernière nouveauté en art culinaire : l’art de faire du pain comme par miracle. 

Ce n’est pas nouveau lui dis-je. Mon fils Patrick, Boulanger du dimanche,  Boulange cette méthode de faire depuis des lunes. Elle lui vient d’un copain qui l’a dénichée sur « You Tube » : Four à 500 degrés F. dans un Dutch-oven , “gros chaudron de fer ‘recette simple comme Bonjour. Farine, eau, levure et sel. 

Hier soir, Denise, la cousine de la cousine (moi)  m’annonce qu’elle met finalement la main à la pâte. L’onctueux mélange savamment dosé (sel et levure)gonflera pour se métamorphoser en une masse froide au toucher et élastique par surcroit) pour être enfourné ensuite dans le chaudron de fer de sa grand-mère, après avoir atteint les 500 degrés F. réclamés, et ce, durant 30 interminables minutes.

Entre-temps, deux coups de fil résonnent chez moi.   Un premier pour m’annoncer, en désespoir de cause qu’elle a fait erreur en inversant la mesure de sel  à celle de la levure. Je ne vous ai pas dit que ma cuisinière de cousine fait souvent trois choses à la fois. C’était le cas hier. Avec doigté, elle rectifia le dommage, ce qui justifia le deuxième appel,  avouant son oubli, à savoir que le dessert fricoté (recette presque sans sucre) devait attendre que le four retrouve une chaleur clémente de 350 degrés F. avant d’être enfourné. Une tranche de gâteau aux fruits allait calmer son petit creux.

À mon tour de la rejoindre : Comment se comporte le pain dans le chaudron? Dans trois minutes, tu le sauras! Précise-t-elle?

J’attends au bout du fil. Elle soulève le couvercle et s’exclame ‘Une merveille! Je n’ai jamais vu un aussi beau pain’ Remarquez que c’est son pain, c’est normal que ce soit le plus beau. Rassurons-nous, je ne fais pas une ‘jalousite’ aiguë.

‘Dis-moi, comment est la mie,  avec des trous? La croûte bien dorée? J’entends soudain un bruit de scie à ruban. Ce n’est surement pas une Buche qu’elle coupe. Plus rien, puis ça recommence. J’entends, mais je ne vois rien. Je suis littéralement étouffée de rire. Ce Bruit intermittent de coupe de bois vient du couteau électrique qui traverse la croute Bien dorée, pour rejoindre la mie légère et parfumée.

Je vous épargne les odeurs de pain chaud qui s’y dégagent.

Bon appétit Denise et Bravo. À mon tour, puisse ma note se mériter un B.

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